Une période qui lui a laissé des bleus à l'âme. Tout d'abord pour la dureté des conditions de vie, la faim, le manque d'hygiène, le froid. Cette affectation lui fermait surtout les portes de la faculté qu'il comptait intégrer.
En mai 1943, c'est la mobilisation dans les tirailleurs marocains. Durant cette campagne, Amédée s'illustre et reçoit la Croix de guerre et quatre citations. Il participe à la campagne d'Italie puis en août 44, regagne Toulon puis Belfort où il est hospitalisé plusieurs mois.
Des images douloureuses reviennent : la perte de nombreux camarades lors de combats, la séparation avec la famille, plus d'un an et demi sans permission. Il fut aussi porté déserteur "pour être allé voir mon frère grièvement blessé".
Démobilisé en octobre 45, meurtri, il rejoint sa famille à Oran et travaille dans l'entreprise familiale, un moulin à mouture indigène (la minoterie) de la région. Au décès prématuré de son père, Amédée dirige l'entreprise, une grande propriété dont il était fier.
En 1963, c'est l'exil vers la France avec femme et enfants à Castelnaudary. Après des années de galère il rencontre un homme à qui il doit son intégration et passe, sur ses conseils, le concours de commis administratif et travaille au bureau de recrutement à Perpignan.
Aujourd'hui, choyé en maison de retraite, Amédée vit au milieu de ses souvenirs. Marié en 1946, il a eu trois enfants, six petits-enfants et six arrière-petits-enfants qui tapissent les murs de sa chambre.
Source : http://www.midilibre.fr/2011/12/18/amedee-bartolo-combattant-nostalgique,432239.php |