30 policiers et le GIPN pour expulser de leur domicile des Rapatriés d'Algérie la famille Tartamella.
 
 

Le 26 octobre 2011, la préfecture du Var a dépêché une trentaine de policiers pour exécuter une décision de justice d'expulsion d'une famille du quartier des Loubes.

Après plusieurs heures de discussions, décision a été prise de déployer des éléments du GIPN.
Les négociations n'ont pas été rompues et un médiateur ainsi que le député du Var, Jean-Pierre Giran, ont tenté d'apaiser les tensions jusqu'à une heure avancée de la soirée.

Les événements se sont accélérés en début d'après-midi, à la propriété de la Matrerie des Loubes où réside la famille Tartamella. Laquelle refuse de quitter les lieux « à quelques jours de la période hivernale». Leur avocat réclame ainsi un « sursis pour l'hiver». En vain.

« La situation n'a pas évolué »

Dès 13 heures, les policiers du commissariat d'Hyères et des renforts de Toulon se sont déployés sur les lieux, exigeant des époux Tartamella qu'ils quittent la propriété. Refus des intéressés. La famille pouvait compter sur place sur la présence de plusieurs adhérents d'une association de défense des repliés d'Algérie. « Nous avons pu discuter avec le directeur de cabinet du préfet mais la situation n'a pas évolué», regrette Roger Lancry de l'Union syndicale de défense des repliés d'Algérie. « Nous sommes écœurés du manque de justice, de dialogue et d'humanité dans cette affaire. Un recours en annulation a pourtant été formé et voilà : tout se précipite dans le mauvais sens».
« Effectivement, une procédure en annulation de la vente de la maison a été lancée sur la base d'un motif solide : 27% de la propriété appartiennent à un membre de la famille Tartamella. Juridiquement donc, cette maison n'aurait jamais dû être vendue», ajoute Me Roland Mino, avocat à Toulon aux intérêts de la famille. « Nous avons donc également saisi la Cour européenne des droits de l'homme pour qu'elle constate que les époux Tartamella n'ont pas bénéficié d'un procès équitable».

« Des occupants sans droit ni titre »

Devant le TGI de Toulon, l'affaire sera traitée en mars 2012. D'ici là, Me Mino demande en urgence un « sursis pour passer l'hiver et ne pas jeter ces gens dehors. D'autant qu'après l'audience, les époux Tartamella sont d'accord : s'ils gagnent, ils restent. S'ils perdent, ils partent».

« Il s'agit de personnes occupantes sans droit ni titre et d'une décision de justice parfaitement exécutoire», répond François-Xavier Lauch, directeur de cabinet du préfet. « Le concours de la force publique a donc été demandé pour assister l'huissier dans sa mission.
Une première intervention en juin s'était soldée par le départ pacifique de la famille puis son retour dans la propriété ! Notre souci est donc de faire appliquer le droit de nouveau. Et nous sommes prêts à proposer des modalités d'hébergement provisoires, s'il le faut».

Hier soir, plusieurs membres de cette famille sont montés sur le toit de la propriété pour manifester leur mécontentement. Me Mino et Jean-Pierre Giran ont discuté longuement avec eux pour trouver un terrain d'entente. Mais le dialogue semblait de plus en plus difficile au milieu de policiers armés et cagoulés autour de la maison.
Les proches de la famille ne perdaient pourtant pas espoir d'obtenir in extremis un « sursis hivernal ».

Source : http://www.varmatin.com/article/faits-divers/hyeres-policiers-et-gipn-pour-tenter-dexpulser-les-tartamella