Le tandem du Front National (FN) a participé à un dépôt de gerbe à la stèle aux rapatriés du Front de Mer de Port-Barcarès, suivi d'un lâcher de colombes et d'une sonnerie aux morts. Il a visité le salon, et assiste à une discussion consacrée aux inquiétudes propres à la communauté pied-noir. Cette dernière séquence était animée par Gabriel Mène, résidant dans le département du Var, âme du salon, et président de l'Union syndicale de défense des intérêts des Français repliés d'Algérie (USDIFRA).
Le lendemain le dimanche 27 aout 2011 c’était au le tour de visite de Elie Aboud, député et secrétaire national de l'UMP en charge des rapatriés.
Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, qui a commencé la quête aux parrainages pour la présidentielle, fera lire dimanche une lettre par un des vice-présidents de son mouvement.
Pour la participation de Madame Marine Le Pen il faut retenir :
"Si je suis élue présidente de la République, il est bien entendu que je réglerai d'une manière définitive tous les problèmes liés à votre exode forcé, tant d'un point de vue juridique que pécuniaire ou moral", a promis Marine Le Pen.
Marine Le Pen a assuré samedi aux pieds-noirs qu'elle solderait pour eux l'héritage historique de la guerre d'Algérie si elle est élue présidente et honorerait toutes les promesses non tenues par Nicolas Sarkozy et ses prédécesseurs.
La présidente du Front national a passé une grande partie de la journée au Barcarès (Pyrénées-Orientales) au milieu de plusieurs centaines de rapatriés d'Algérie réunis en forum. Il s'agissait à l'évidence de s'assurer le vote d'un groupe acquis à la droite, et dont M. Sarkozy avait rallié une bonne partie à sa cause en 2007.
Les pieds-noirs pensent avoir été "baladés", a dit Mme Le Pen, candidate à la présidentielle de 2012, année qui verra aussi le cinquantième anniversaire de l'indépendance algérienne et de l'exode des Français.
"Si je suis élue présidente de la République, il est bien entendu que je réglerai d'une manière définitive tous les problèmes liés à votre exode forcé, tant d'un point de vue juridique que pécuniaire ou moral", a-t-elle promis à un auditoire pour une très grande part favorable.
Elle a déposé une gerbe devant une stèle à la mémoire des français d’Algérie.
Elle a entonné avec eux le Chant des Africains. Avec son compagnon Louis Aliot, fils de rapatrié, elle a exalté le souvenir de l'Algérie française.
Avec lui, elle a dénoncé les "manipulateurs de l'Histoire". Elle a évoqué les massacres de pieds-noirs et de harkis, la "tragédie" que demeure la guerre d'Algérie, "l'erreur tragique" que fut le départ de centaines de milliers de Français, les douleurs de l'exode.
Elle a invoqué la figure de son père, l'un des quelques députés à avoir démissionné pour aller combattre en Algérie.
"Mes amis rapatriés et harkis, mon père a toujours été à vos côtés hier, soyez assurés de mon entier soutien aujourd'hui et de ma détermination à vous rendre enfin justice", a-t-elle dit.
Elle a fait plusieurs promesses. Si elle est élue, l'Etat français reconnaîtra ses responsabilités vis-à-vis des rapatriés. Les questions en suspens comme celle des indemnisations seront résolues par une loi-cadre. Elle a réclamé le rétablissement de l'alinéa controversé de la loi 23 février 2005 qui disait les mérites de la colonisation et qui a été "piteusement et servilement retiré en 2006 sous la pression de quelques bobos".
Mme Le Pen savait accéder là à certaines des exigences primordiales de l'Usdifra, son hôte et l'une des innombrables organisations de pieds-noirs.
Elle a suscité une ovation debout quand elle a plaidé l'abrogation de la double nationalité et surtout quand elle a touché directement au coeur: "J'exigerai en tout premier lieu le respect de vos morts et des cimetières que vous avez laissés là-bas. Je bannirai la date du 19 mars 1962 de l'histoire de France".
Cependant s'assurer le vote des pieds-noirs n'est pas chose aisée. La représentation est éclatée. "Les pieds-noirs sont des Français comme les autres", a dit Mme Le Pen elle-même pour signifier qu'ils ne se détermineraient pas seulement en fonction de leur identité.
Ainsi le compagnon de Mme Le Pen a eu plus de succès quand il a critiqué le film Hors La Loi et Jamel Debbouze que quand il a fait le lien entre une décolonisation mal menée et les questions actuelles de l'immigration.
Gabriel Mène refuse que le salon devienne une "tribune"... même s'il est à l'origine des invitations envoyées à tous les candidats à la présidentielle. C'est lui aussi qui ouvre les enchères électorales en affirmant que "l'électorat rapatrié représente 2,5 à 3 millions de personnes" et que les politiques commettraient une "erreur monumentale" s'ils croyaient que les problèmes des rapatriés allaient disparaître avec la mort des derniers survivants. Seule Marine Le Pen a répondu favorablement, selon Gabriel Mène. Cela a immédiatement ravivé les interrogations sur les liens entre le FN et les pieds-noirs.
Quel lien existe-il entre la droite française et l'électorat pied-noir ?
L'Usdifra est "apolitique", assure M. Mène. Mais, selon le sociologue Dominique Sistach, les pieds-noirs sont acquis à plus de 80% à la droite. Un électeur pied-noir sur trois aurait déjà voté au moins une fois pour le Front, affirme Eric Savarese, professeur en sciences politiques.
Cependant, cet électorat n'est pas captif. Ceux qui votent FN pour des raisons idéologiques sont "en gros ceux qui associent immigrés et fellagas", dit M. Savarese qui regarde toujours les Français d'Algérie avec mépris.
Le Front national n'est donc pas le parti des pieds-noirs, abondent les deux hommes. Seulement, certains pieds-noirs peuvent être tentés par "le jusqu'au-boutisme parce qu'ils se disent que dans quelques années il n'y aura plus de pieds-noirs", met en garde M. Savarese.
Dans une intervention écoutée religieusement, le président de l’USDIFRA a pu rappeler son désir d’unité pour les « repliés » de l’Algérie Française. Dans son discours, il a également pu inviter les Pieds-Noirs à la réflexion au terme de 50 années d’exil. Le non-respect des engagements de Nicolas Sarkozy, les trahisons de cette partie de la population française depuis 1962 a clairement poussé les Pieds-Noirs au travers du discours du président de l’USDIFRA à penser à une alternative sérieuse pour 2012.
"C’est la candidate la plus proche de nous"
Pour Manuel Gomez, pied-noir venu de Cannes et auteur d’un livre De Gaulle, ces Français qui vous haïssent : "C’est la candidate la plus proche de nous. 90% des pieds-noirs voteront pour elle." |