Le mouvement créé en 1953 à Alger, connaît un développement dans le monde entier. Tentaculaire et vivace comme l'un de ses fondateurs, centenaire alerte...
La Sépia de Nice a tenu son assemblée générale annuelle au restaurant Les Palmiers.
L'association naquit à Alger, en 1953. D'abord, en petit comité de 6 potes. Aujourd'hui, La Sépia, c'est 18 sections, dont une à Nouméa, à Tahiti, une autre en formation en Australie et environ 300 membres. Que des pieds-noirs. Autant dire que cette association de joyeux drilles, qui prône l'amitié, la convivialité, est... tentaculaire!

Un qualificatif qui lui colle d'autant plus aux ventouses, que chaque président de section a pour titre « calamar » et le président national, celui de « grand calamar ». Aux Palmiers, tous étaient là pour communier dans une chaleureuse camaraderie et surtout pour rendre hommage à Edouard Haas., un des fondateurs de la Sépia. Le jour de l'assemblée, il fêtait ses cent ans. Droit sur ses jambes. Une forme hallucinante. « Il est vif, Edouard », disait un participant. Ça pour être vif, il l'est cet ancien agent général d'assurance habitant Cagnes-sur-Mer. Un secret ? Non. Il dit ne jamais avoir bu ni fumé, ne pas craindre la douleur. Il danse encore, paraît-il. Et il assiste à toutes les réunions Sépia Voilà un centenaire qui n'a rien d'un mollusque !

Ne pas sécher la seiche

Autour de lui des amis, des quadragénaires aimant faire ripaille, qui, dans les années 50, décidèrent de se revoir régulièrement Comme ils firent ce serment dans une pêcherie d'Alger, ils trouvèrent un nom à leur fratrie naissante : La Sépia. « La spécialité était la seiche à l'encre, explique Robert di Costanzo, secrétaire général. Et dans tous nos repas, la seiche est obligatoire... »

Les rendez-vous devinrent mensuels. Edouard Haas fut investi de la charge de commandeur.

Aujourd'hui, même si après les événements d'Algérie, les calamars ont été dispersés aux quatre vents marins, la vocation de La Sépia n'a pas changé : - Dans l'euphorie d'un repas avec kémia et bonnes blagues, nous souhaitons retrouver nos us, nos coutumes, notre verve, notre vocabulaire, et rappeler notre devise : bras d'honneur aux envieux et pisse-vinaigre, main tendue aux amis ». Au masculin, car leurs épouses, « les girelles », comme disent ces pieds-noirs grand teint et se disant volontiers machos, ne sont invitées aux agapes que deux ou trois fois par an. C'est donc sans les girelles qu'un hommage a été rendu à Edouard Haas par Jean-Yves Clément, président national, Marc Izembart et Albert Brasseur, respectivement ancien et tout nouveau président de la section niçoise, Christian Grégori, dessinateur et de nombreux autres supions. Tous unis par une amitié qui n'est pas près d'avoir de la friture sur la ligne !

Source : Nice Matin du 28 décembre 2010 - CHRISTINE RINAUDO