Au soleil des deux rives , une réunion des Rapatriés d'Algérie et de Harkis à Nice
 
       
 
   

Pieds-noirs et les Harkis ont débarqué en force de Nice, les 5 et 6 juin 2010 pour participer à ce premier rassemblement festif.
Réunir les Pieds-noirs et les Harkis dans une même fête en y associant la jeunesse. Histoire de transmettre les traditions et la joie de vivre de ces « enfants du soleil ».
Lancée comme une bouteille que l'on jette à la mer, « La fête des deux rives, qui se poursuivra aux jardins de Cimiez cela a répondu aux attentes de la Ville, organisatrice de ce rendez-vous.
Beaucoup sont venus de Nice, d'autres de Cannes, de toute la région PACA pour participer à ce rassemblement festif.
Dans ce parc de verdure aménagé en une exposition à ciel ouvert sur l'Algérie française, les Pieds-Noirs et Harkis ont été à la fête. Avec des stands d'affiches, cartes postales anciennes, livres de « là-bas », des étals de charcuterie, pâtisseries pied-noires, verres d'anisette et pan-bagnat.

Mais aussi des espaces pour se retrouver, se raconter et se souvenir. Et de l'émotion, ici y en a eu. Lorsque Marthe Villalonga, la « Madame Maguy  de la série télévisée, invitée d'honneur pour l'inauguration a débarqué sous les - Merci -, On vous aime : Émotion encore, lorsque dans le ciel d'azur, ont retenti trois hymnes joués par la musique des sapeurs-pompiers : La Marseillaise, Nissa la Bella et - Le chant des Africains », Chant de ralliement de toute une communauté repris à plein poumon par la foule. - Nos aînés nous ont légué leurs traditions aux origines multiples, a lancé Agnès Rampal, adjointe aux rapatriés qui représentait le maire, Christian Estrosi Et c'est cet héritage que nous devons transmettre aux troisièmes générations. - Pour que ne meurent jamais les racines de ces Français d'Algérie.Lors de l’inauguration le 5 juin au matin on a pu noter la présente très applaudie du député des A-M. Lionel Luca.
   
       
 
       
 

Marthe Villalonga : « Pied-noir »


Marthe Villalonga, la. Madame Maguy » dans le cœur des Français, a débarqué avec son sourire, sa gentillesse et son accent de Là-bas. Pour présider au lancement de la «  Fête des deux rives».
Rassemblement pied-noir ? Jamais de la vie je suis pied-noir jusqu'à la mort! Pour moi, cela signifie beaucoup de choses.
Mes vingt premières années, toutes les années bonheur, passées à Maison-carrée, située à 12 km d'Alger, mes escapades à la plage avec mes amis, mes casses au conservatoire...
De bons et précieux souvenirs que je garde au fond de mon coeur sans aucune nostalgie.

     
 
 
     
 
Et je ne veux surtout pas retourner en Algérie de peur que l'on me les abîme. Je ne veux pas savoir si ma maison est toujours debout ou cassée. Pour moi, l’Algérie n'est plus mon pays.
Vous êtes, pour les pieds-noirs une sorte d’icône vivante. Quel effet cela vous fait?
Chaud au coeur ! Cela prouve que je ne les ai pas déçus. Et j'en suis fière. Je suis très attachée à la communauté pied-noire mais je le suis plus envers les harkis qui ont été bien plus mal traités. Alors qu'ils ont servi l'armée française, versé leur sang pour la France, ils ont été oubliés, écartés.
Alors on ne me parle pas du film de Rachid Bouchareb, je ne lai pas vu et ne compte pas le voir.
Pas question de donner mon argent pour ça...
Vos projets?
Une pièce de théâtre « le mal de mère », dont la tournée m'amènera à Cannes et Monaco, et où je joue sans accent. D'ailleurs, écoutez. J'arrive à dire des « choooose » à la parisienne. J'ai volontairement gommé mon accent de « là-bas •. Pour ne pas toujours être la pied-noire de service.
   
       
 
     

R E T R O U V A I L L E S


Au fond du jardin des arenes de Cimiez à Nice , se trouve un drôle de stand. Ici, nulle affiche ou livre exposé.
Juste une corbeille de pinces à linge, un bloc de papier et des stylos mis à disposition.

C'est ici, au stand des « retrouvailles » que les Pieds-Noirs, 48 ans après l'Exode, se cherchent encore. Sont en quête d'amis perdus de vue.
Comme Danielle Califano qui habite aujourd'hui La Turbie. Sur un bloc d'écolier, elle écrit de la pointe de son stylo, son nom, ses coordonnées et l'objet de sa quête : « des gens qui habitaient Bal-el-Oued, le plus beau quartier d'Alger ! J'y ai passé là-bas 18 ans. Et j'espère retrouver mes amis d'enfance. » Alors, elle court les rassemblements pieds-noirs et laisse toujours des messages.
Toujours aes messages en forme de « perdu de vue ». « Et ça marche ! Dernièrement, j'ai fait la connaissance de Dany-Paule Koin qui habite Nice. Elle m'a présenté sa cousine, qui était, en Algérie, ma voisine de pallier.
Cela m'a fait un choc quand je l'ai rencontrée. Une grande claque. Mais c'est génial ! .Hier, à nouveau, Danielle a épingle son message « recherche désespérément »... Dans l'espoir d'être lue par des anciens élèves de classe, de pallier ou du quartier de Bab-el-Oued. Et de renouer, 48 ans après, des liens d'amitiés.