« Les valises sur le pont… ». L'expo présentée ces jours-ci au palais des rois de Majorque de Perpignan aurait pu aussi bien s'appeler « La traversée de l'exil ». Après les accords d'Évian de mars 1962 et l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet, ils furent plusieurs millions de Pieds-noirs et de Harkis à s'exiler en France.
La plupart du temps, c'est par bateau qu'ils rejoignaient ce qu'on appelait jusqu'alors la métropole. Comme Sète ou Marseille, Port-Vendres fut le point d'amarrage de cet exode organisé dans l'urgence. Les paquebots des diverses compagnies transatlantiques ont participé à ce rapatriement, dernier grand déplacement que la France ait connu. L'association French Lines qui réunit la mémoire de ces compagnies a rouvert son album de famille avec une série de photos inédites présentées en ce moment.
Cette traversée en mer est restée un temps fort pour ces passagers qui ont gravi la passerelle des paquebots, à Oran ou Alger, tournant définitivement le dos à l'Algérie. La traversée est aussi ce moment transitoire dans lequel s'est arrêtée l'expo. « Sur un bateau, on est sur un terrain neutre. Cela nous a permis d'aborder cette histoire souvent évitée, longtemps tue. Il était temps. |