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Faut il participer aux cérémonies du 5 décembre 2005 au mémorial du quai de Branly à Paris ? par Jean-Pierre Rondeau
 
     
 
         
     
 



 
     
En avez-vous pas été assez trompés? N'en avez-vous pas été assez trahis? N'en avez-vous pas assez d'être les supplétifs d’un Pouvoir qui se réclame du gaullisme, qui vous trahit et vous méprise. Mais surtout,n’en avez-vous pas assez d’être trahis et trompés par ces nouveaux "porteurs de valises", issus de nos propres rangs, qui vous appellent à "honorer de votre présence" le Quai Branly?
Mépris comme ce refus de reconnaître la responsabilité de l'État dans notre drame à l'occasion de la récente loi "ultime en faveur des Rapatriés" (sic!). Mépris comme ce refus d'Indemnisation et surtout de Réparation que ce Gouvernement accorde à n'importe quel autre compatriote mais aussi à tout étranger victime réelle ou pas de l'État, alors que Réparation est due au plus humble d'entre nous.
 
 
Mépris comme cette Loi vide et bidon car bâtie sur des promesses ("je vous ai compris!") et cet amendement, proposé à l’improviste par un député qu’il faut saluer, et voté par une infime minorité qui n’a pas compris ce qu’elle votait. Mépris comme ce traité d' "amitié" avec un état et son président qui nous insulte tous les jours y compris sur notre propre sol, dans nos sanctuaires et dans nos propres médias et qui rase nos cimetières. Mépris comme ces tribunes offertes à nos ennemis gauchistes, gaullistes, porteurs de valises et FLN. Mépris de nos malheurs et, pire, de nos martyrs comme ces repentances pour Sétif et le 17 octobre qui ignorent la Rue d'Isly, Oran du 5 juillet, El Halia, nos victimes et nos disparus. Mépris quand ce président célèbre le Débarquement de Provence avec l'ancien responsable FLN, mouvement qui faisait assassiner les Anciens combattants musulmans. Mépris quand il jette aux poubelles de l'Histoire la moitié de la seule armée française étant venue libérer le sol de la Patrie, ses 27 classes d'âges et ses 80000 femmes, parce que Pieds Noirs. Mépris comme ce 1er novembre, date du déclenchement de la Rébellion, "félicité" par notre président et honoré de la présence d'un Ministre. Mépris comme ce mois consacré sur France culture à la célébration de l'Indépendance, dont les chefs d'émission sont des journalistes algériens. Mépris si on compare ces plaques pro FLN autorisées à Paris et cette interdiction d'inaugurer un modeste monument provincial pour les défenseurs de l'Algérie française. Mépris comme ces autorisations pour que soient décorés par le FLN à Paris et à Toulouse des traîtres en temps de guerre. Mépris comme ce reniement d'un ministre (Douste Blazy) quant aux "bienfaits de la colonisation" qu'il avait fait voter.
Mépris comme ce DZA collé sur nos papiers d'identité comme une étoile jaune, retiré suite à notre seule détermination, et remplacé par un ZZD, cette fois secret, énorme scandale qui vous horrifiera quand je vous en parlerai bientôt.
Tout cela ne vous suffit-il pas pour que vous acceptiez de relayer la trahison de l'association "Jeune Pieds noirs", aujourd'hui inféodée au Gouvernement. Celle qui ne comprend tout au plus que deux personnes et quelques faire-valoir?
Allez-vous servir de figurants le 5 décembre partout en France et particulièrement au Quai Branly? Pour Monsieur de Villepin, celui qui envoie son ministre Douste Blasy célébrer le 1er novembre à Alger? Pour Madame Alliot Marie, qui vient de s'illustrer en sanctionnant un général pieds noirs au profit d'un coupeur de routes, fils naturel des égorgeurs du FLN? Ou pour Monsieur Mékachera qui trahit trois fois (au chant du coq, si j'osais la comparaison!) ceux auxquels il doit sa fonction. Car que dit M. Mékachera?
1) A propos des Harkis: "L'on ne peut pas dire que l'Armée a abandonné les harkis en 62" (c'est un scoop en matière historique)
2) A propos de la fusillade de la Rue d'Isly en réponse à un député (Rizières et djebels d'automne 2003): " Pour répondre à votre demande d'information, je suis en mesure de vous préciser qu'il s'agissait d'une manifestation interdite, organisée à l'instigation d'un groupe, "l'O.A.S." qui agissait hors les lois de la République et avait fait de la violence un moyen d'action qui fit de nombreuses victimes sur le territoire métropolitain et en Algérie. Ce jour-là, si la manifestation a débuté de façon pacifique, des tirs ont été dirigés contre les forces de l'ordre et l'armée, celles-ci ayant alors brutalement riposté ".
3) A propos du 19 mars : "Les officiels de la République ont licence d'assister ès qualité aux manifestations de célébration du 19 mars." Alors que l'on nous demande de célébrer ce 5 décembre parce qu'il serait destiné à remplacer ce même 19 mars! "Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent" disait Pasqua, fils du général "L'Algérie restera française".
Rappelons, frères Pieds Noirs, parfois bien naïfs puisque vous semblez l'ignorer, ce que sont réellement le 5 décembre et le Monument du Quai Branly.
Mais préalablement, pour qu'il n'y ait pas confusion, je précise que j'honore les anciens combattants et notamment ceux de la guerre d'Algérie. Que ce mois-ci j'étais chargé, encore une fois, de réanimer la Flamme sous l'Arc de Triomphe, comme tous les ans, au nom du 9ème Régiment de Chasseurs Parachutistes qui perdit presque la totalité d'une compagnie à Souk Arhas.
Ce gouvernement nous a refusé une date qui soit nôtre, une date qui nous parle, une date que nous aurions choisie, s'il ne nous considérait pas comme moins que rien. Chirac, qui se recommande de De Gaulle, nous a imposé une date qui ne veut rien dire, celle de l'inauguration par lui d'un Monument destiné aux seules victimes militaires. Alors qu'il est prêt à tous les renoncements envers l'Algérie, y compris à falsifier notre Histoire, pour obtenir la signature d'un traité avec un adversaire haineux, toujours plus intransigeant bien qu'hospitalisé dans le pays qu'il traite de nazi, Chirac nous a fait une très petite place pour une commémoration civile dans une commémoration qui est strictement militaire. Par ex., les victimes civiles ont deux lignes dans un discours qui en tient cent pour les militaires. Ces victimes civiles sont les nôtres, mais aussi toutes celles de l'autre camp qui n'ont pas été militaires, c'est à dire le sympathisant FLN et comment trier avec le terroriste, mais aussi le porteur de valises et le barbouze gaulliste. Nous pourrions à la limite un jour, dans quelques décennies, célébrer l'ensemble, dans un souci de paix et de sérénité. Cela est impossible actuellement alors que se déchaînent dans nos médias et dans ceux d'Algérie des campagnes de dénigrement, y compris de nos victimes, à l'initiative des Politiques, Journalistes, pseudo historiens et intellectuels, comme jamais depuis 1962. Et alors même que certaines de nos familles ne savent toujours pas ce que sont devenus les leurs.
Il en va de même du Monument du Quai Branly. Sommes-nous libres de désigner, de distinguer qui sont nos victimes? Nos défenseurs, ceux tombés au nom de l'Algérie française, peuvent-ils être célébrés par les préfets, généraux et autres politiques? Non ! Ils resteront ignorés car ce serait une levée de bouclier encore pire qu'à Marignane.
Connaissez-vous une communauté, Juifs ou Arméniens, par ex., qui se soit vu imposer une date qui ne lui dise rien, une très petite place dans des cérémonies qui ne sont pas les siennes et un monument géré par le gouvernement? Connaissez-vous dans l'Histoire un monument aux victimes géré par les bourreaux ou tout au moins les responsables? Pourquoi cette petite place? Pourquoi nous tenir en laisse comme des chiens? Avez-vous perdu votre fierté, la seule chose qu'ils nous ont laissée? Irez-vous demain en rang serré leur apporter vos bulletins, après vos personnes, pour que certains d'entre nous reçoivent leurs prébendes? Irez-vous demain à ce "non dit" qui consistera pour vous à honorer vos disparus et vos morts de la Rue d'Isly, du 5 juillet et d'ailleurs, pendant "qu'eux" (Ministres ou élus gaullistes et gauchistes) penseront certes aux braves militaires tombés en Algérie, mais aussi aux seuls exécutés par l'OAS, au porteur de valises remplies de bombes ou d'argent pour les fabriquer, au barbouze qui torturait, au gendarme rouge qui tirait sur vos fenêtres et estropiait nos filles et sœurs, au fusilleur de nos mères Rue d'Isly, au soldat qui saccageait notre appartement lors de perquisitions ou à celui qui ricanait quand nous nous pressions dans les ports et aéroports, à l'officier qui lâchait nos frères en plein quartier arabe, à celui jamais sorti de sa caserne quand nos pères se faisaient égorger à Oran ou à celui qui faisait redescendre les Harkis des bateaux. Et même si nous ne devions avoir droit qu'à un bout du monument du Quai Branly, pourquoi devoir respecter pour les victimes civiles la même date que celle de la commémoration militaire?
De plus, ce monument ignore les Anciens combattants pieds noirs des autres guerres, alors que nous exigeons une stèle nationale qui rappelle nos Monuments abandonnés par le Pouvoir gaulliste aux mains de l'ennemi (y compris en 2002 pour ce qui concerne celui du Lycée Lamoricière d'Oran, monument qui avait été protégé jusqu'à cette date, puisque le lycée était administré par la France). Nos victimes, nos disparus, nos Anciens ne méritent-ils qu’une célébration à la sauvette et une petite place dédaigneusement accordée ? Croyez-vous sincèrement que messieurs de Villepin et Mékachéra et madame Alliot-Marie seront là pour célébrer les nôtres ou tout simplement pour remplir leurs fonctions vis-à-vis des Anciens combattants ? Ferez-vous la claque ?
C'est pour ces raisons, pour toutes ces infamies, ces mépris, cet étouffement de nos voix dans les médias que nous sommes nombreux et non des moindres (Adimad notamment) à vous demander de ne pas vous laisser tromper par ceux qui vous appellent à des pétitions et actions pendant qu'ils vous livrent pour quelques médailles, subventions, prêts de salles prestigieuses, au Sénat et ailleurs, et surtout quelques postes honorifiques, dont le HCR organisme sensé représenter les "Rapatriés" (sic) "organisé" à sa main par le gouvernement. Ce dernier a permis aux Etrangers musulmans comme à ceux ayant la nationalité récente d'élire leurs représentants au Conseil Français du Culte Musulman. Pas à nous !
Nous sommes des sous Hommes, des chiens tenus en laisse. Pour nous, il choisit qui doit nous représenter. Il nous crée un "double collège", si décrié autrefois, mais cette fois à l'envers : 20 représentants des Français musulmans pour 100.000 rapatriés en 1962, dont il ne m’appartient de dire comment ils ont été choisis ; 22 représentants des pieds noirs pour 1.000.000 à l'exode ; et un président non issu de nos Communautés et qui a seul la main sur les comptes-rendus et rapports. Quant aux 22 "nôtres": seulement les doigts d'une main sur lesquels nous pouvons compter, parce qu'ils ont prouvé que les intérêts de notre Communauté passaient avant les leurs. Et même eux serviront demain d'otages pour que le Gouvernement puisse prétendre que le Haut Conseil aux Rapatriés est d'accord pour que soit signé le Traité d'Amitié avec l'Algérie.
Ceux qui vous appellent à aller servir de figurants salissent à jamais notre Histoire en confiant sa commémoration à nos pires ennemis, comme ils nous ont trahis en "faisant marcher comme un seul homme" nos associations dans la mascarade de la consultation au sujet de la loi parue en février. Pour nos enfants, pour nos parents, pour tous ceux qui sont tombés pour cette Patrie si ingrate et parce qu'ils voulaient, en nous offrant leurs carrières, leur Honneur et leur Sang, que nous puissions vivre en paix sur le Sol sacré qui nous avait vu naître, je vous demande, mes Frères Pieds Noirs, de boycotter cette manifestation du 5 décembre, de le faire savoir, en diffusant mon message, et de montrer par votre absence que vous n'êtes pas aussi bêtes et aussi veaux que l'on veut le croire.
Je demande solennellement aux associations d’appeler au boycott. Et que l'on ne nous parle pas demain d'Union avec celles qui se seront compromises en appelant et en allant à ce renoncement pour le plus grand déshonneur de notre Communauté.
Jean-Pierre RONDEAU