Tricot nommé délégué du Haut - Commissaire
Le Conseil des ministres, qui s'est déroulé de 15 h. 30 à 18 heures, a donné lieu au communiqué officiel suivant : " Le ministre d'Etat chargé des Affaires algériennes a fait la peinture de la situation en Algérie. Il a notamment rendu compte des conditions dans lesquelles a été appliqué l'accord, du cessez-le-feu. Il a, d'autre part, fait approuver les mesures prises pour assurer l'ordre public à Alger et à Oran. Le ministre des Affaires étrangères a fait une communication sur la situation Internationale. Le ministre du Travail a commenté l'évolution de la situation sociale."
Immédiatement après la lecture de ce communiqué, M. Terrenoire ministre délégué auprès du premier ministre, a fait la déclaration suivante :
« Le président de la République a fait savoir au gouvernement que la question capitale était de briser par tous les moyens et de réprimer Impitoyablement l'insurrection armée qui se développe dans les deux plus grandes villes d'Algérie» ainsi que tous les crimes qui s'y commettent quotidiennement. »
A propos de l'exposé de M. Joxe, un porte-parole du gouvernement a indiqué que le ministre chargé des affaires algériennes a fait un compte rendu de la façon dont les accords de cessez-le-feu avaient été appliqués : il a constaté que à peu près partout, cette application s'était effectuée convenablement, et qu'il n'y avait à noter que quelques menus incidents locaux, à exception de l'affaire concernant les harkis, qui s'était d'ailleurs déroulée avant la conclusion du cessez-le-feu. « Il semble, a-t-il ajouté, que l'O.A.S. a été surprise, car elle s'attendait à de vastes manifestations musulmanes, notamment dans les grandes villes où l'on craignait en particulier que la jeunesse ne restât pas calme. Au contraire, les foules musulmanes ont été parfaitement tranquilles et disciplinées. »
« Est-il adressé des directives spéciales à l'armée, à propos de l'action actuelle de l’OAS. » A-t-il été demandé ?
- Il s'agit de directives permanentes. Quant on vous tire dessus, il faut empêcher le désordre.
M. Terrenoire a enfin, Indiqué que le gouvernement était conscient de la gravité des événements et que le président de la République a insisté pour que tout soit mis en oeuvre pour réprimer l'Insurrection armée et qu'il a voulu peser de tout son poids en ce domaine.
Des cours martiales ont été constituées à Oran et à Alger
Des cours martiales a-t-il également été précisé à Alger et Oran pour intervenir pour condamner lourdement les insurgés ........
Une lettre du président de la République au premier ministre
A la suite du Conseil des ministres, le général de Gaulle a adressé au premier ministre la lettre suivante :
Mon cher premier ministre, « Tout doit être fait, sur-le-champ, pour briser et châtier l'action criminelle des bandes terroristes d'Alger et d'Oran » Pour cela j’ai, sachez le, entièrement confiance dans le gouvernement, dans le Haut-commissaire de le République, (Fouchet) et dans le général commandent supérieur et dans les forces sous ses ordres. (Ailleret)
« Veuillez le dire eux intéressés »...................................
Bien cordialement : Charles de Gaulle.»
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