19 mars journée nationale
qui nous heurte et nous indigne

Le collectif " Non au 19-Mars 1962, non à la paix qui a tué", en liaison avec les associations de harkis, pieds-noirs et d'Anciens combattants, sort de sa réserve.

A Port-Vendres, ils sont près d'un millier de pieds-noirs, aujourd'hui encore marqués et blessés par l'Histoire. Pour les membres de ce collectif de la Côté Vermeille (rattaché au national) la situation est insupportable : " Nous ne pouvons accepter que le 19-Mars soit une journée nationale du souvenir. C'est une insulte à la réalité historique.

 

Au lieu d'apaiser les mémoires, elle oublie les 100 000 morts survenus après et de tous bords. La guerre ne s'est pas arrêtée au 19 mars. Cette reconnaissance par une loi, discrimine les pieds-noirs et les harkis massacrés ou exilés. Elle les exclut symboliquement de la nation française", explique la porte-parole référente. Ses amis acquiescent d'autant que selon le groupe : "Le 5 décembre est la date officielle de commémoration des victimes tombées en Algérie. Cette date a été acceptée par une majorité d'anciens combattants et de rapatriés. Elle est un compromis, elle est neutre et permet d'apaiser et d'honorer les mémoires. Sauf qu'en juin 2012, le Sénat a ressorti des cartons ce texte oublié de 2002, sur la date du 19-Mars. La loi est passée en catimini. Aujourd'hui, les parlementaires ont été saisis et la contestation est devant le conseil constitutionnel. C'est terrible ce qui s'est passé, c'est comme si on changeait la date du 11-Novembre".


19 Mars illégal


Les rapatriés ne veulent pas d'une journée nationale qui marque le cessez-le-feu d'une armée française qui, elle, l'a respectée et qui était impuissante : "Cette date, nommée Fête nationale, est une insulte à la vérité. Ce 19-Mars est d'autant plus illégal, que la guerre a duré jusqu'au 2 juillet 1962. C'est l'histoire qui le dit. Après le 19-Mars, il y a eu trois fois plus de morts qu'en sept ans de guerre, c'est acté : 150 000 harkis, 3 000 pieds-noirs et 386 soldats français ont été tués, ce sont les chiffres du ministère de la Défense". En attendant, le collectif n'a pas l'intention de manifester, mais plutôt de mettre en place des actions de sensibilisation pour le devoir de mémoire : "Nous n'avons rien contre la FNACA, mais elle ne doit pas se fourvoyer, c'est un enjeu moral, car avec le temps, il n'y a pas de cicatrisation, le recul nous apporte de la sagesse et une mission de communication, mais le traumatisme est toujours présent".


Boycott à Port-Vendres


Malgré le courrier du 13 février dernier émanant de Kader Arif, (ministre délégué en charge des Anciens combattants) précisant que ce 19-Mars correspond à "un hommage officiel de la Nation, journée nationale du souvenir et de recueillement des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc", ce 19-Mars sera boycotté par la municipalité de Port-Vendres.

Et le maire Jean-Pierre Roméro de conclure : "On ne peut pas célébrer un massacre, c'est indécent".
Une partie des membres du collectif devant la stèle des rapatriés sur laquelle est notamment inscrit : " Le souvenir est une renaissance, l'oubli serait un second exil".

 
   
Source : http://www.lindependant.fr/2013/03/16/ce-19-mars-en-journee-nationale-nous-heurte-et-nous-indigne,1736418.php