Hacène Arfi, fils de harki, renvoie sa médaille de l'Ordre du mérite à Hollande par la poste "J’ai honte de vous monsieur le Président" pour la loi du 19 mars

       
 
 

Ecœuré par une loi du 19 mars synonyme de "massacre" des harkis, Hacène Arfi a choisi de renoncer à son titre de chevalier de l’Ordre national du mérite.
Hacène Arfi n’a pas digéré le texte de loi adopté le 8 novembre dernier par le Parlement, faisant du 19 mars une journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie. Il a écrit au Président de la République et attend toujours sa réponse.

Il a reçu la loi comme une "gifle". Hacène Arfi, fils de harki, président fondateur de la coordination harka à Saint-Laurent-des-Arbres, n’a pas digéré le texte de loi adopté le 8 novembre dernier par le Parlement, faisant du 19 mars une journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie.

Pour lui et de nombreux représentants des harkis en France, cette date est au contraire synonyme d’"abandon" et de "massacre" de leurs familles par le FLN après les accords d’Évian. Les souvenirs douloureux des horreurs de la guerre ne s’effacent pas.


Lettre ouverte



Sa lettre ouverte et ses multiples courriers de protestation à l’adresse des médias et des élus, dont le sénateur socialiste du Gard, Simon Sutour, contre une proposition de loi qu’il a qualifiée d’"abjecte", n’y ont rien changé.
Le texte a été définitivement validé par le conseil constitutionnel le 29 novembre dernier. "J’ai espéré jusqu’à la dernière minute que des sénateurs déposeraient des amendements", confie-t-il.
En vain. Alors dans un ultime geste d’écœurement, Hacène Arfi a décroché de sa veste sa médaille de chevalier de l’Ordre national du mérite, remise personnellement par le Président Jacques Chirac en 2001 aux Invalides, l’a renvoyée dans un Colissimo au Palais de l’Elysée, à l’adresse du Président François Hollande dit François Le Normal (FLN)

"J’ai honte de vous monsieur le Président"


Le 29 novembre 2012, le conseil constitutionnel s’est prononcé favorablement sur la loi relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

Vous trouverez joint à ce courrier ma médaille de Chevalier de l’Ordre National du Mérite, cette médaille pour mémoire m’a été personnellement remise par Monsieur Jacques Chirac, le 25 septembre 2001 aux Invalides, au regard des services rendus à ma communauté.
Depuis maintenant trente ans, je milite pour la défense de la communauté harkie et l’un des points essentiels de ce combat se trouve être la reconnaissance du génocide harki qui a eu lieu à partir du 19 mars 1962.

Autrefois fier de cette distinction, je n’ai aucune envie de brandir cette médaille dans le contexte actuel et surtout pas après avoir été insulté de la sorte, cette loi est une véritable gifle à travers cette loi vous nous démontrer votre mépris envers la communauté harkie et leurs enfants.

Quelle méconnaissance des résolutions du 19 mars 1962, vous avez délibérément ignoré le massacre, l’abandon et le sacrifice de ces valeureux soldats qui ont payés de leur vie leur engagement derrière le drapeau tricolore.

Aujourd’hui, je ne suis pas fier de la France, j’ai honte pour vous, Monsieur le Président, et pourtant mon père a combattu pour les valeurs de la France : la liberté, l’égalité et la fraternité.

Je ne suis pas étonné la France ne s’est pas montré très courageuse, on a même été vendu pour du pétrole et du gaz, il y a maintenant cinquante ans et vous continuez sur cette lignée.

Cette loi est incomprise par l’ensemble des associations harkies, de pieds noirs et de la majorité des anciens combattants, vous avez délibérément ignoré le mécontentement croissant de toutes ces associations, elle remet en cause la cohésion sociale et c’est vous aujourd’hui qui me poussez à sortir du droit chemin, du chemin du dialogue et de la concertation.

Sachez Monsieur le Président avec tout le respect qui est du à votre rang que je ne souhaite plus porter cette médaille qui pourtant à mes yeux revêtait une grande importance, je vous la remets, je ne veux pas l’entacher, je suis persuadé que vous en ferez bon usage en la remettant aux porteurs de valises et aux hommes sans honneur qui sont à l’origine de cette loi.

Je vous présente, Monsieur le Président de la République, mes respectueuses salutations.
Hacène ARFI, Président de la Coordination Harka


Lettre morte


Expédiée début décembre, la missive est restée, depuis, lettre morte.
Une poignée de jours plus tard, Hacène Arfi, militant à la santé fragile, était victime d’une attaque cardiaque. Il se remet aujourd’hui lentement dans une clinique d’Avignon, où il continue d’écrire pour interpeller qui veut bien l’entendre. "Cette loi m’a touché moralement et physiquement..."

   
 

le site internet de la FNACA site dont la spécialité est la diffamation permanente des français d'Algérie avec un vocabulaire très limité et peu courtois c'est peu dire.
Le site de la délation s'en prend à Hacène Arfi, fils de harki.
Il a vu son père, supplétif de l'armée française, se faire poignarder, son père gît dans une mare de sang alors qu'un fellagha l'atteint d'un quinzième coup de couteau, lui tailladant la joue. Pendant l'été 1962, quand, alors qu'il était caché dans le trou où son grand-père stockait le grain, sa mère lui plaquait la main sur la bouche. Il sent l'odeur des cadavres de harkis en putréfaction, exposés dans des cages de bois sur la place du village.