Les Associations de Harkis et de Français d'Algérie seront reçues par Kader Arif ministre délégué aux Anciens combattants au sujet du projet de loi du 19 mars 1962
         
     

M. Kader ARIF, Ministre délégué aux Anciens Combattants et aux Français rapatriés, fils de Harki rescapé des massacres du 19 mars 1962 qui firent plus de 100.000 victimes, des milliers d’assassinats et de disparitions parmi les Pieds-noirs et plusieurs centaines de tués ou disparus chez les soldats français restés sur place jusqu’en juillet 196, la date du 19 mars 1962 doit être regardée en face, comme celles du 17 octobre 1961, du 26 mars et du
5 juillet 1962.

Le mardi 23 octobre 2012, il recevra à 10h30 à son ministère une délégation du Comité d’Entente des Associations patriotiques et du Groupe Unité d’Action « Non à la loi du 19 mars 1962 » qui rassemblent plus de 100 associations de harkis, de pieds-noirs et d’anciens combattants hostiles à l’officialisation de la date du « 19 mars 1962 – Fin de la guerre d’Algérie », un « mensonge français » comme vient de le confirmer le Tribunal administratif de Rennes (Jugement du 31 mai 2012 N° 0904990).

 
 
     
 

M. ARIF ne laissera pas en effet devant les grilles de son ministère ses anciens compagnons d’exil Harkis et Pieds-noirs comme y furent contraints , à partir du 19 mars 1962, les soldats français en Algérie qui durent interdire, sur ordre, l’accueil dans les casernes françaises à leurs anciens compagnons d’armes Harkis, auxquels ils devaient bien souvent la vie. M. le Ministre des Anciens combattants et des Français rapatriés se souvient que sa famille et lui-même furent sauvés de justesse par des officiers qui refusèrent d’obéir aux ordres criminels de l’Etat français de 1962.

Les anciens combattants d’Algérie et les Français rapatriés expèrent que M. Kader ARIF leur communiquera demain la date à laquelle le Président de la République les recevra à l’Elysée pour leur annoncer sa position personnelle sur le 19 mars 1962, comme le firent tous ses prédécesseurs (cf. lettre à François Hollande, Président de la République)

 

Lettre à François hollande


OBJET : Loi de reconnaissance de la responsabilité de l'Etat dans l'abandon volontaire des Français d'Algérie après le 19 mars 1962 = paix en Algérie ou début du massacre de plus de 100.000 Français ?

Monsieur le Président de la République,

Par lettre recommandée du 15 octobre, nous avons demandé, au nom du Collectif des Associations hostiles à l'officialisation de la date du 19 mars 1962, à M. le Ministre délégué aux Anciens combattants et aux Français rapatriés, lui-même fils de Harki rescapé des massacres du 19 mars 1962, au Président du Sénat, au Premier Ministre et à vous même, de bien vouloir recevoir en urgence une délégation représentative des 2 millions d'adhérents que regroupent nos associations.

Hier matin, cette délégation a été reçue par M. Maurice Braud, Directeur de Cabinet de M. Kader ARIF, indisponible, et en début d'après-midi par Mme Chantale Jourdan, Directrice de Cabinet de M. Jean-Pierre BEL, en déplacement en province. Les différents intervenants ont fait part à M. Braud et Mme Jourdan des raisons historiques et humaines de leur opposition à l'officialisation de la date du 19 mars 1962. Ils leur ont fait part de la détermination de leurs 2 millions d'adhérents prêts à opposer par tous les moyens légaux à cette officialisation, dont celui d'organiser, si nécessaire, des manifestations dans toute la France et à Paris pour témoigner dans la rue de l'expression de leur légitime colère qui, tout doit être fait pour l'éviter, ne doit pas se transformer en violence. Car, vous le savez, l'exaspération des souffrances rend aveugle. Et les Français rapatriés et leurs amis souffrent depuis 50 ans d'une injustice dont ils sont les victimes innocentes.

Le 19 mars 1980, M. Valéry Giscard d'Estaing, alors Président de la République, déclarait : "L'anniversaire des accords du 19 mars 1962 n'a pas à faire l'objet d'une célébration. En un jour comme celui-ci il convient de tourner notre pensée vers ceux qui sont tombés en Algérie, vers les Français rapatriés et vers nos compagnons musulmans. La communauté nationale mesure ce que fut leur épreuve. Elle a montré qu'elle en est solidaire."

M. François Mitterrand affirmait le 24 septembre 1981, désavouant publiquement son ministre des Anciens combattants M. Jean Laurain : « S'il s'agit de marquer le recueillement et d'honorer les victimes de la guerre d'Algérie, je dis que cela ne peut pas être le 19 mars 1962 ».
Le 25 septembre 2001, le Président de la République Jacques Chirac déclarait dans son allocution à l'Elysée devant plus de cinq cents Harkis et leurs familles : "Pour les populations civiles, le 19 mars 1962 a marqué la fin des hostilités, mais pas la fin des souffrances. Les massacres commis en 1962, frappant les militaires comme les civils, les femmes comme les enfants, laisseront pour toujours l'empreinte irréparable de la barbarie. Ils doivent être reconnus".

Le 16 avril 2007, Nicolas Sarkozy, témoignait sa compassion aux Français rapatriés : "Il n'est pas question que le 19 mars soit une date officielle de commémoration. Il est arrogant de condamner et de mépriser la douleur qui fut la vôtre et celle de vos familles lorsque vous fûtes chassés de vos terres, de vos maisons et séparés de vos amis. C'est par respect pour vous que je n'accepterai pas que la date officielle de la commémoration des morts de la guerre d'Algérie soit celle du cessez-le-feu, qui de surcroît, n'a pas été respecté".

Dans quelques jours, le 25 octobre, le groupe socialiste du Sénat envisage l'examen de la loi N°188-2001-2002, bloquée depuis plus de dix ans par une sage décision de M. Lionel Jospin, alors Premier ministre.

Etant que Chef de l'Etat, vous avez le pouvoir, comme tous vos prédécesseurs de mettre fin à cette injustice en vous exprimant dès maintenant, comme vous l'avez fait pour le "massacre d'Algériens" le 17 octobre à Paris par le gouvernement légal de la France, sur la véritable signification du 19 mars 1962.

Cette date marque-t-elle réellement le retour de la "paix" en Algérie après un "cessez-le-feu" respecté par les deux seuls signataires des "accords" d'Evian, la France, un état millénaire, représentée par trois ministres disposant des pleins pouvoirs, et une organisation terroriste de moins de dix ans d'existence, représenté par un seul de ses membres sans pouvoir ?
Ou cette date marque-t-elle le début de massacres, au nom de la "raison d'Etat", de plus de 100.000 Français, Harkis, Pieds-noirs et soldats métropolitains ?

Le 3 juin 2004 à l'Assemblée nationale, l'ensemble des députés socialistes, dont vous faisiez partie, avait déposé une proposition de résolution « tendant à la création d'une commission d'enquête sur les responsabilités dans le massacre de nombreuses victimes civiles rapatriés et harkis, après la date officielle du cessez-le-feu d'Algérie» (Proposition N°1637).

Une proposition appuyée par un amendement de l'article premier, déposé par M. Alain Néri, au nom du Parti socialiste, demandant la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français : La France reconnaît ses responsabilités envers les Français rapatriés et dans l'abandon des supplétifs. Elle reconnaît l'ampleur des massacres commis après les accords d'Evian à l'égard des civils français, des militaires et des civils algériens engagés à ses côtés, ainsi qu'à l'égard de leurs familles. La France reconnaît également ses responsabilités historiques dans l'historie des harkis et les difficultés de vie qui ont été les leurs et prend l'engagement de tout mettre en œuvre pour leur rendre l'honneur de leur engagement.

En octobre 2012, M. Alain Néri, au nom du Parti socialiste, demande l'officialisation du 19 mars 1962. Le bon sens paysan dont il se réclame peut-il se satisfaire de ses positions contradictoires ?

Comme vous l'avez justement exprimé, "votre premier devoir, c'est de dire la Vérité aux Français". Vous avez la possibilité de sortir notre Pays de ce mensonge français. En tenant publiquement votre engagement de reconnaissance par la Nation de la réalité historique du 19 mars 1962.

A l'heure où les démocraties européennes se trouvent confrontées au péril d'un terrorisme international touchant de façon cruelle des territoires africains, où avant 1960 les populations avaient vécu en paix sous la souveraineté de la France, notre Pays ne doit-il pas assumer les drames vécus par les Français d'outre-mer et par nos anciens concitoyens d'Afrique à la suite de la politique de décolonisation des gouvernements français d'alors ?

Au nom du Collectif des Associations hostiles à l'officialisation du 19 mars 1962 et de leur deux millions d'adhérents, nous vous renouvelons notre demande d'audience avant le 25 octobre 2012 afin qu'elles puissent vous exprimer directement leurs légitimes attentes.
En espérant une réponse favorable de votre part,

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'assurance de notre confiance et l'expression de notre très haute considération.

Pour les Associations d'Anciens combattants, patriotiques et de Français Rapatriés demandant audience Mme Taouès TITRAOUI, élue locale Membre du Haut Conseil des Rapatriés depuis sa création en 2002 Bernard COLL
Secrétaire général de Jeune Pied-noir