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Le 19 mars 1962, la manchette de la "une" du quotidien L'Humanité, organe du Parti communiste français (PCF) titrait : "Une grande victoire pour la paix : cessez-le-feu en Algérie ". Le Front de libération nationale (FLN) en profitait, après cette date, pour massacrer impunément des milliers de Français, notamment musulmans, en-reniant tous ses engagements pris à Evian la veille. |
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LA FNACA INTERPELLE LES CANDIDATS
À LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE
Dans le cadre des élections pour la présidence de la République, le Comité national de la FNACA a décidé de solliciter les cinq principaux candidats, pour qu'ils s'expriment sur les préoccupations qui sont toujours les nôtres, en répondant au questionnaire ci-dessous que nous leur avons adressé le
27 février 2012 .
Les réponses qui nous sont parvenues dans les délais impartis, après plusieurs relances, sont indiquées ci-après.
Madame, Monsieur,
Vous avez décidé de présenter votre candidature à la présidence de la République, lors de la prochaine élection présidentielle des 22 avril et 6 mai 2012. |
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Souhaitant informer nos 348 000 adhérents qui font de la FNACA la première association du Monde Combattant, nous vous demandons de nous indiquer votre position ainsi que vos engagements, si vous êtes élu président de la République, sur les différents points nous concernant exposés ci-après :
1) La reconnaissance officielle de la date anniversaire du Cessez-le-feu du 19 mars 1962 comme journée nationale du souvenir et du recueillement à la Mémoire des victimes militaires et civiles de la guerre d'Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie, aux lieu et place de la commémoration du 5 décembre, sans aucune signification historique imposée par M. Chirac, qu'il y a lieu d'abroger.
2) Le respect du droit à réparation des anciens combattants et victimes de guerre tel qu'il découle du code des pensions militaires d'invalidité et des autres textes en vigueur avec une indexation des pensions, qui ne soit pas inférieure à l'évolution du coût de la vie contrairement à ces dernières années.
3) Le maintien d'un interlocuteur gouvernemental et d'un budget autonome pour les anciens combattants et victimes de guerre qui représentent encore plusieurs millions de ressortissants.
4) La pérennisation et le renforcement du service de proximité assuré par l'Office National des Anciens Combattants et victimes de guerre (ONAC) et ses services départementaux.
5) L'égalité de traitement entre combattants des différents conflits notamment en ce qui concerne les bonifications de campagne.
6) L'octroi de la Carte du Combattant pour 120 jours de présence en Algérie, sous réserve d'y avoir été présent avant le 2 juillet 1962.
7) Porter le plafond de l'allocation différentielle de solidarité en faveur des veuves d'anciens combattants les plus démunies, pour leur assurer un minimum de ressources de 954 euros par mois, correspondant au seuil de pauvreté selon l'INSEE de façon à respecter leur dignité et l'extension de cette mesure aux anciens combattants en difficulté.
Nous vous demandons de nous répondre, par lettre signée de vous-même, au plus tard le 25 mars 2012, dernier délai, pour que votre réponse puisse être publiée avant l'élection présidentielle dans notre journal « L'Ancien d'Algérie » diffusé à plus de 390 000 exemplaires.
Dans l'attente de vous lire par un tout prochain courrier, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de nos sentiments les plus attentifs.
Guy DARMANIN Président national |
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Réponse de François HOLLANDE
La reconnaissance officielle de la date anniversaire du Cessez-le-feu du 19 mars 1962...
Le 19 mars est incontestablement la date la plus significative pour les anciens combattants de la guerre d'Algérie.
C’est à cette date que les élus socialistes ont toujours été présents devant les monuments aux Morts communaux.
Comme vous le savez, je me suis, à l'inverse, opposé au choix de la date du 5 décembre comme « Journée nationale d'hommage aux Morts pour la France des combattants d'Afrique du Nord ».
Comme je l'ai écrit dans une tribune récemment parue dans El Watan et Le Monde, pour que la guerre d'Algérie entre de manière apaisée dans notre passé, un travail de mémoire est nécessaire afin d'étudier la question de la guerre d'Algérie et son intégration dans un calendrier commémoratif national du XXème siècle.
Le débat sur le choix d'une date commémorative nationale devra permettre de dégager un consensus dans l'opinion.
2) Le respect du droit à réparation...
Le droit à réparation est un droit essentiel du Monde Combattant. (...) Je m'engage à le respecter. Chaque année, le bilan de cette application sera présenté au Parlement par le ministre des Anciens Combattants, dans le cadre d'un débat budgétaire. (...) Je souhaite que la France puisse faire un effort pour ceux qui ont combattu pour elle.
3) Le maintien d'un interlocuteur gouvernemental et d'un budget autonome... (...) Ces engagements ont été progressivement remis en cause par les gouvernements de droite.
Les moyens du secrétaire d'Etat ont été réduits. Ses capacités d'interventions limitées.
Je m'engage à maintenir, sous la responsabilité du ministre de la Défense, un interlocuteur dont les attributions seraient renforcées dans trois domaines :
- le Monde Combattant,
- la politique de mémoire,
- le lien Armée Nation.
4) ONAC
(...) L'existence de cet établissement public demeure aujourd'hui comme hier essentielle. Néanmoins, celle-ci doit être en capacité de faire face au vieillissement des 2 et 3 générations du feu, à la montée progressive de la 4eme génération, à l'exigence de solidarité qu'imposent de nombreuses situations d'anciens et de veuves, et aux nécessaires actions mémorielles qu'exige l'évolution de notre société. (...)
Dès lors, le réseau départemental de l'ONAC doit rester au centre des préoccupations politiques du futur secrétaire d'Etat.
5) L'égalité de traitement entre combattants des différents conflits...
(...) La génération d'Algérie s'est mobilisée pour que soit reconnue l'exigence d'égalité entre les générations.
Cette égalité a progressé tant dans le domaine des pensions que dans celui de la Carte du Combattant. Un dossier demeure ouvert, celui des bonifications de campagne.
Un décret de 2010 a porté attribution du bénéfice dit de la campagne double aux anciens combattants d'Afrique du Nord. (...) Je m'engage à faire examiner ce dossier en partenariat avec les associations.
6) L'octroi de la Carte du Combattant pour 120 jours de présence en Algérie...
(...) L'octroi de la Carte du Combattant pour 120 jours de présence en Algérie sous réserve d'y avoir été présent avant le 2 juillet 1962 est une revendication qui prolonge les amendements précédents.
Elle mérite d'être étudiée, même si l'Etat comme le Monde Combattant doivent impérativement conserver à la Carte du Combattant la valeur qui a été la sienne lors de sa création au lendemain de la première guerre mondiale.
7) Porter le plafond de l'allocation différentielle de solidarité en faveur des veuves...
(...) Elles doivent pouvoir vivre dans la dignité. La question de l'augmentation de leur allocation différentielle me parait justifiée. Il appartiendra au secrétaire d'Etat d'examiner les conditions de sa mise en œuvre et leur budgétisation.
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François Hollande
Cérémonie 19 mars
" journée de la victoire "
Tulle |
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Le 19 mars est une hérésie pour la date de commémoration des morts pour la France en AFN, car ni le Maroc ni la Tunisie ne sont concernés par le cessez-le-feu en Algérie, n'étant nullement impliqués dans les accords d'Evian du 18 mars 1962 puisque l'indépendance du Maroc date du 3 mars 1956 et celle, totale, de la Tunisie, du 20 mai 1956. Nos 1 247 militaires tués au Maroc et nos 665 en Tunisie, ainsi que nos 7 041 blessés du royaume chérifien et les 3 408 de la République tunisienne doivent être honorés, mais certainement pas le 19 mars car sans aucun rapport avec leur sacrifice. Le choix du 5 décembre se justifie donc pour commémorer annuellement les morts pour la France en AFN (Maroc, Tunisie et Algérie, car ce dernier pays a officialisé le 19 mars comme fête de la Victoire !) |
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Aucun des sept présidents de la République en fonction depuis le 19 mars 1962 n'a jamais accepté d'officialiser cette date. Celle-ci a été baptisée Fête de la Victoire par le gouvernement algérien, avec émission d'un timbre couleur de cinq dinars pour le 35ème anniversaire de 1997 et le 40ème anniversaire en 2002 et le 50ème anniversaire de 2012. |
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Le président de la République, François Mitterrand, a reconnu lui-même dans sa conférence de presse du 22 septembre 1981 : « S'il s'agit de décider qu’ 'une date doit être officialisée pour célébrer le souvenir de la guerre d'Algérie, cela ne peut être le 19 mars parce qu’ 'il y aura confusion dans la mémoire d'un peuple. » |
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Il n'existe pas en France de commémorations ni de baptêmes de lieux pour le 22 juin 1940, date de l'armistice contre Hitler, demandé par le maréchal Pétain, ou pour le 21 juillet 1954, date des Accords de Genève mettant fin aux combats d'Indochine et signés par le président du Conseil, Pierre Mendès-France. |
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Le 29 septembre 1981, Jean Laurin, ministre des Anciens combattants, réunissait 29 associations représentatives concernées par la guerre d'Algérie. 26 se déclarèrent contre le 19 mars, mais en faveur du 16 octobre, jour anniversaire de l'inhumation du soldat inconnu d'Algérie dans la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais), même si certains penchaient plutôt pour un regroupement avec les cérémonies du 11 novembre. |
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20 ans après la création de la Fédération nationale des Anciens combattants d'Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA), au congrès national de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) d'octobre 1963, une délégation de la FNACA, composée de Maurice Sicart (secrétaire général), Jean Cavan (secrétaire national) et Serge Peronnet (trésorier national) était reçue le 30 juin 1983 au siège du PCF par Georges Marchais (secrétaire général), Etienne Fajon et Henri Costa (membres du comité central) et Roland Renard, député de l'Aisne.
L'entretien entre les deux délégations a mis en évidence l'accord complet du PCF avec les demandes de la FNACA, qui ont été fermement défendues et continuent de l'être par les élus communistes à l'Assemblée nationale et au Sénat. Cette rencontre entre le PCF et la FNACA a fait l'objet d'un article intitulé : "Anciens combattants, rencontre entre le PCF et la FNACA " dans le quotidien L'Humanité du 1er juillet 1983.
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Le 19 mars 1992, le journal officiel du FLN, El Moudjahid, publiait en "une" son éditorial intitulé "Le jour de la victoire ". Signé par Saada Mes-sous, ancien secrétaire général de la Wilaya n°3 durant la guerre d'Algérie, on pouvait y lire : Le 19 mars 1962 devrait être considéré comme étant la date qui a vu la consécration de la victoire du peuple algérien... une victoire que doit célébrer le peuple algérien comme est célébrée la victoire sur le nazisme par le monde entier le 8 mai 1945. » Cette date du 19 mars est d'autant plus inacceptable pour honorer la mémoire de nos victimes civiles et militaires que le FLN et les Algériens en font une journée de « gloire à leurs martyrs ! » |
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Le 1er juillet 1998. Le groupe communiste à l'Assemblée nationale déposait la première proposition de loi en faveur du 19 mars. A partir de là, la 9eme proposition de loi concernant cette fameuse date a été déposée le 5 décembre 2000 par 17 députés du groupe Radical, citoyen, verts (RCV), portant le nombre de députés de toute étiquette politique en accord avec le 19 mars à 343. Le groupe RCV, utilisant sa fenêtre parlementaire, a permis la discussion de sa proposition de loi le 15 janvier 2002, et son vote au scrutin public le 22 janvier 2002. Le texte fut adopté à une faible majorité : 278 pour et 204 contre, soit 57,68% des suffrages exprimés, et 53,77% des votants. Il y a eu 35 abstentions et 47 députés n'étaient pas présents ou n'ont pas voté. Le seul groupe à avoir voté à l'unanimité pour le 19 mars est le groupe communiste, avec 35 inscrits (aucun absent). On retrouve donc la collusion entre la FNACA et le PCF ! Même les groupes RCV (31 inscrits) à l'origine de la proposition de loi, et socialiste (249 inscrits) ont eu respectivement trois voix contre (trois abstentions et quatre absents) et six contre (15 abstentions et 23 absents). Le gouvernement Jospin n'a pas voulu transmettre cette loi au Sénat, estimant la majorité obtenue à l'Assemblée nationale nettement insuffisante. |
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Avec ses 353 834 adhérents (dont un nombre important de veuves) au 31 août 2010, la FNACA ne représente que 20,24% des combattants d'AFN, si l'on considère le chiffre officiel de 1 747 927 militaires de toutes origines ayant servi en AFN (Maroc, Tunisie et Algérie) de 1952 à 1962. |
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Le Journal officiel du 4 août 1986 (page 2469, Débats de l'Assemblée nationale), document détenu et transmis par le Service historique de l'armée de terre (SHAT), donne la répartition pour le conflit d'AFN entre 1952 et 1962 des effectifs ayant servi ainsi que des tués et blessés, toutes armes confondues :
Effectifs : Algérie : 1 419 125 (317 545 d'activé et 1 101 580 appelés) ; Tunisie : 165 049 (43 792 d'activé et 121 257 appelés) ; Maroc : 163 753 (43 590 d'activé et 120 163 appelés).
Pertes :
Algérie: 23 196 tués et 60 188 blessés ;
Tunisie : 665 tués et 3 408 blessés ;
Maroc : 1 247 tués et 7 041 blessés
Total AFN : 25 108 tués et 70 367 blessés.
Sur les 23 196 morts de l'armée française en Algérie de 1954 à 1962, les appelés ou rappelés représentent 11 913 victimes, soit 51,36%.
Morts au combat en Algérie :
5 605 (active), 7 349 (appelés) ; Total: 12 954.
Morts d'accident : 4 595 (active), 3 462 (appelés) ; Total : 8 057.
Morts de maladie : 621 (active), 564 (appelés) ; Total : 1 185.
Disparus : 462 (active), 538 (appelés) ; Total : 1000.
Seulement, par rapport à l'effectif ayant servi en Algérie, sur les 317 545 militaires d'activé ou de carrière, les morts atteignent un pourcentage de 3,55 contre 1,08 pour les appelés, rappelés et maintenus, s'élevant à 1 101 580 hommes. Le ratio est là !
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