300 Rapatriés d'Algérie manifestent à Istres contre la FNACA qui s'obstine d'oublier les victimes après le 19 mars 1962, civiles et militaires.

Le collectif NON au 19 mars 1962 a manifesté le 19 mars 2011 boulevard Jean Marie l'Huillier à Istres alors que la Fnaca commémorait l'événement.
Pour un participant à la cérémonie "Il n'y a jamais eu autant de monde à cette cérémonie", certains ont préféré s'en amuser mais l'ambiance était quelque peu tendue, il s’agissait pour la FNCA de feter  la date de la signature des accords d'Évian mais pas des morts.
Une date qui, pour les membres de la Fédération Nationale des Anciens Combattants d'Afrique du Nord (Fnaca), signifie la fin des combats et l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre militaires français et combattants du Front de libération nationale (FLN), mais qui pour le collectif "Non au 19 mars"," c’est pas une date à jeter " le 19 mars n'est pas le début de ta paix en Algérie, dénonce Henri Lafite, responsable du collectif NON au 19 mars 1962 de Marseille. « Cette date marque au contraire l'intensification des massacres des populations civiles, des enlèvements aveugles ayant abouti à une véritable épuration ethnique tandis qu'étaient livrés à la barbarie des dizaines de milliers de Harkis»
Et pour faire valoir leur cause, les membres du collectif "Non au 19 mars", sont venus nombreux. Ils étaient plus de 300 fils et filles de disparus, Rapatriés et Harkis, venus de tout le département et de la Côte d'Azur à avoir fait le déplacement.
Tenus à l'écart de la traditionnelle cérémonie de dépôt de gerbe par un cordon de policiers, ils se sont fait entendre lors des discours du vice-président national et du président local de la Fnaca. Ainsi, a-t-on pu entendre chanter et scander « Dites la vérité aux Français » ou bien encore « Assassins ». Des mots durs mais qui n'ont pas pour autant modifié le déroulement de la cérémonie « nous ne les avons pas invités mais pour une fois il y a du monde à la cérémonie", sourit Raoul Capi, le vice-président national de la Fnaca, avant d'ajouter que "c'est dans la contradiction que l'on fait avancer les choses. ".
Le Maire d’Istres avec force de clins d'œil invitait ensuite les membres de la FNACA à un repas beuverie.
Après de la cérémonie nauséabonde, une délégation du collectif a été reçue par le maire François Bernardini qui participe chaque année, au dépôt de gerbe.

       
 
 

«  Il faut tourner la page », tels ont été  les mots de François Bernardini  lors d'un entretien accordé à quatre membres du collectif NON au 19 mars 1962, à l'issue de la commémoration. Le maire s'est dit "très étonné par cette manifestation" tout en rappelant qu'il ne "débaptisera pas le rond-point du 19 mars 1942 inauguré il y a un an ». Ali Boualem, vice-président de l'Association des Rapatriés d'Arles et du pays d'Arles, a tenu à mettre en avant les avancées qu'il y a eu à Arles, où "un représentant de la Fnaca est présent à notre cérémonie du 5 décembre" François Bernardini s'est engagé à rencontrer les associations patriotiques pour parvenir  à une forme de consensus comme celle-ci. JRZ
Source : La Provence 20 mars 2011

DR- Jean François Paz