François Rochebloine un nouveau secrétaire d’État aux anciens combattants ?



La question est persistante dans le landerneau politique. Le dernier remaniement ministériel ayant réduit les centristes à portion congrue, une vague de secrétaires d’État devrait venir compléter le gouvernement et rééquilibrer en son sein les forces de la majorité présidentielle dont fait partie le Nouveau centre. Le parti centriste pourrait défendre le député de la Loire, François Rochebloine, afin qu’il intègre le gouvernement. Le nom de l’élu du Gier est cité pour le secrétariat d’État aux Anciens combattants. Un domaine qu’il a l’avantage de bien connaître. Il intervient régulièrement sur le sujet au nom du groupe Nouveau centre à l’Assemblée nationale. Mais François Rochebloine n’est pas seul sur les rangs. Il est en concurrence avec Guy Teissier, député UMP des Bouches-du-Rhône et président de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale. Il faudra surtout que la personnalité du futur secrétaire d’État aux Anciens combattants n’est pas d’incompatibilité avec son ministre de tutelle, Alain Juppé.


Les Rapatriés d'Algérie ne peuvent accepter François Rochebloine comme nouveau secrétaire d’État aux anciens combattants pourquoi ?
"Je ne porte aucun jugement sur les événements et je ne m'arrêterai pas sur les polémiques indignes qui ont pu être lancées, ici ou là, eu égard aux 30 000 soldats tués et 300 000 soldats blessés lors des combats en Algérie, au Maroc et en Tunisie.
Ne confondons pas commémoration et célébration. Il ne s'agit pas de consacrer la victoire des uns ou la défaite des autres. Assumons simplement notre histoire commune. Une cérémonie commémorative doit d'abord servir la paix.
Nul ne peut empêcher tous ces anciens appelés du contingent, leurs familles, leurs proches, de se rassembler dans la dignité pour se remémorer cette guerre restée trop longtemps sans nom – rappelez-vous, monsieur le secrétaire d'État, qu'il a fallu attendre 1999 pour que cette date soit reconnue comme un jour de commémoration.
Le Gouvernement doit prendre acte d'une réalité aussi simple : celle qui consiste à vouloir accomplir son devoir de mémoire, dans le respect des convictions de nos concitoyens. À cet égard, le rapport Kaspi a parfaitement pointé certaines dérives récentes.
Je le cite : « Des choix contestables brouillent les cartes. Le 5 décembre, par exemple, est rejeté par la majorité des anciens combattants d'Algérie qui s'en tiennent avec fermeté à la date du 19 mars. Il faut reconnaître que le choix du 5 décembre – date de l'inauguration du monument du Quai Branly aux morts d'Algérie, du Maroc et de Tunisie – relève à la fois de l'arbitraire et de la fantaisie. »
 
 
Pour le 19 mars 1962
   

« Rien ne le justifie du point de vue historique. Plutôt que de trancher entre les partisans du 19 mars et ceux du 16 octobre 1962 – date de l'inhumation du premier soldat inconnu d'Algérie à Notre-Dame-de-Lorette –, il a été commode de prendre une voie complètement différente. Encore faut-il que la commémoration soit liée à un événement historique. Sinon, elle perd sa raison d'être et ne peut pas susciter une large adhésion. »

Alain Marleix et Jean-Marie Bockel, anciens secrétaires d'Etat aux Anciens Combattants, alors qu'ils étaient parlementaires, avaient déposé une proposition de loi tendant à reconnaître le 19 mars comme date officielle de la fin de la guerre d'Algérie. Aussi, au nom de la continuité de la politique de cette majorité, j'espère que vous poursuivrez, comme pour la retraite du combattant et pour l'allocation différentielle, le travail d'apaisement de vos prédécesseurs. Qu'au minimum, ainsi que l'a souhaité mon collègue et ami Georges Colombier, les autorités civiles et militaires participent aux cérémonies commémoratives du 19 mars, à Paris cela va de soi, mais aussi dans chaque chef-lieu de nos départements. Je suis persuadé que vous serez présent le 19 mars, aux Invalides bien sûr, mais également à l'Arc de Triomphe. Dans mon département, je n'ai pas eu de problème jusqu'à ce jour : toutes les personnalités concernées viennent, y compris le préfet.
 
Les réactions : NON A UN SECRÉTAIRE D’ÉTAT AUX ANCIENS COMBATTANTS
PARTISAN DU 19 MARS 1962
 

Le Chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, devrait désigner dans les tous prochains jours le nouveau secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants.
Des rumeurs persistantes laissent à penser que le nouveau titulaire de la charge pourrait être le député de la Loire, François Rochebloine, membre du Conseil parlementaire de la FNACA et partisan effréné de la reconnaissance comme date de la fin de la Guerre d’Algérie du 19 mars 1962.
Si une telle nomination était confirmée, elle résonnerait comme une véritable provocation à l’égard de l’ensemble de la communauté des Rapatriés d’Algérie, Harkis et Pieds-Noirs confondus, ainsi qu’à l’égard d’un grand nombre d’Anciens Combattants.
Elle serait en contradiction totale avec la position de l’Etat visant à reconnaître comme seule date officielle de commémoration de la fin de la Guerre d’Algérie, le 5 décembre.
Elle constituerait enfin une meurtrissure supplémentaire pour les familles des milliers de victimes assassinées par le FLN, dans les conditions les plus abominables, après le 19 mars 1962.
Le Cercle algérianiste demande avec fermeté et détermination au Chef de l’Etat de laisser de côté, pour cette nomination, les préoccupations relatives aux équilibres entre courants de la majorité.
Il l’invite à choisir, après les expériences désastreuses, au poste de Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, de Messieurs Alain Marleix et Jean-Marie Bockel, une personnalité qui ne soit pas dans la négation des drames subis par les Harkis et les Pieds-Noirs et qui soit attachée à ce que les souffrances de toutes les victimes et notamment celles de l’après 19 mars 1962, puissent être reconnues par la communauté nationale.
Thierry Rolando - Président national du Cercle algérianiste