La Fnaca, organisatrice de la cérémonie bayonnaise, défend le 19 mars. Jour contesté en raison des milliers de morts survenus après le cessez-le-feu officiel. Le décret du 26 septembre 2003 voulait trouver une voie médiane et instituait le 5 décembre pour jour de recueillement.
L'auteur s'appelle Jean-Yves Barrère. Pied-noir, il a « bientôt 50 ans » et décrit « le calvaire de (sa) famille », son « exode ». Contacté hier, il a expliqué son geste : « J'ai fait ça pour que l'on se rappelle ces harkis, ces pieds-noirs, ces militaires français aussi, qui sont morts après le 19 mars 1962. La commémoration d'hier les nie. Pour moi, c'est un délit de trahison historique. La guerre d'Algérie a fait plus de morts après qu'avant les accords d'Évian. » La date légale du 5 décembre ne « plaît pas » à Jean-Yves Barrère. « Mais au moins, elle reconnaît ces morts. »
Jean-Yves Barrère a mûri son opération jusqu'à consulter son avocat, pour en mesurer les risques. Son intervention a provoqué la stupéfaction parmi le public de la cérémonie. Le président départemental des Fnakistes, Robert Graça dénonce « une image choquante », qu'il « préfère traiter par le mépris ».
Un autre ancien combattant présent Fnakiste confiait : " Vous savez, on se demandait ce qu'on faisait là. Nous voulions tous l'arrêt de la guerre." |