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– Revue de presse N° 173–174

– 22 – 23 juin 2025 – { 2003–2025 } – 22ème année }

Contributeur

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Parution le 17 juillet 2025 – de L’Enfant du putsch d’Alger.

Hubert Ripoll

EDITIONS COMPLICITES

Chez Pierres de Paris

44 rue Rouelle

75015 Paris

Téléphone : 01 42 56 46 09

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GERANT

Olivier PETOT

Prix : 20

En 1963, dans une France encore déchirée par la guerre d’Algérie et l’échec du putsch des généraux, à Alger en 1961, un ancien légionnaire lié à l’OAS se voit confier une mission inattendue : conduire un jeune garçon, Philippe, jusqu’à sa mère, en fuite. Ce voyage clandestin qui mène des rues d’Alger aux sentiers escarpés des Pyrénées et aux confins de l'Argentine, devient une épopée où se mêlent danger, rédemption et questionnement sur les choix de vie dans une époque troublée.

Hubert Ripoll

L’ENFANT DU PUTSCH D'ALGER

Roman historique

L’enfant du putsch d’Alger est un roman qui explore les blessures profondes de la guerre d’Algérie, le putsch des généraux, l’exil forcé de hauts gradés militaires et la quête d’un enfant innocent. Entre fuite et recherche d’identité, ce récit plonge dans les fractures d’une société en plein bouleversement, où se croisent l’Histoire, les relations humaines et l’exil.

Un roman pour les passionnés de récits historiques, de drames humains et de réflexions sur les décombres de la guerre d’Algérie.

Hubert Ripoll

L'ENFANT DU PUTSCH D'ALGER

Roman historique

Parution le 17 juillet 2025

En 1963, Philippe, âgé d’un peu plus d’un an, passe la frontière franco– espagnole par les Pyrénées sur le dos d’un légionnaire pour être remis à l’aéroport de Madrid à sa mère, arrivée de Belgique où elle s’est enfuie après avoir été condamnée à quinze ans de prison pour avoir participé à un attentat contre le général de Gaulle. De Madrid, la mère et l’enfant passent en Argentine où ils sont rejoints par des officiers qui ont participé au putsch d’Alger. Direction Misiôn Tacaaglé, une mission jésuite désaffectée, en territoire amérindien, au fin fond de l’Argentine, en bordure du Paraguay, sans électricité, ni gaz, ni eau, où les bannis vont tenter de survivre. Philippe passe une enfance heureuse, élevé cul nu parmi les Indiens Toba et Guarani, avant d’être confronté à l’adolescence aux fantômes de l’agonie de l’Algérie française. Conçu en clandestinité, à Alger, il découvre son histoire.

Mon histoire, Philippe BESINEAU–DEGUELDRE

Avant tout, comment ai–je découvert la vérité ? Je me suis toujours intéressé à la vie de mes parents. Des zones d’ombre subsistaient sur la période passée à la légion. C’est par internet que j’ai appris la vérité.

Malgré mon état civil avec naissance le 30 juillet 1963, ma Mère et mon Père m’ont toujours dit que je suis né à Puteaux le 16 juin 1962. Juste après ma naissance, ma Mère me confia à Madame Denyse Durand–Ruel et au Capitaine Philippe Durand–Ruel.

Ma mère se refugia en Belgique. J’ai fêté mes 1 an chez les Durand–Ruel. Lors de mon séjour en France en 1982, j’ai pu voir un film de mes 1 an en super 8mm.

Ensuite ma mère fuit à Madrid. Un légionnaire me fait passer les Pyrénées, pour prendre un vol avec elle à destination de Buenos Aires en Argentine, pour y rejoindre mon grand–père le Général Paul Gardy, mon père le Capitaine Michel Besineau et mes trois sœurs Anne, Catherine et Nathalie.

Ils étaient déjà installés à la Mission Tacaagle dans la province de Formosa avec mon Oncle le Capitaine Michel Glasser marié à ma tante Jacqueline Gardy. Denyse Gardy était, elle, marié avec l’ingénieur Garrigue et ma tante Dafné Gardy, âgée à l’époque de seulement 17 ans était, elle, célibataire. Faisaient également partie de ce groupe le Capitaine Magnasse, le Capitaine Christian Disher, Bertrand de Gaurostarsou et plusieurs familles Pieds Noirs, les Dourain, Espinosa, Roques, Villin, Berchébachon, Demaret, Marcel Ligier entre autres.

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Ma mère Nicole s’est mariée avec mon Papa le Capitaine Michel Besineau à Sidi Bel Abbes en 1955. En 1956, est née ma sœur Anne, en 1957, ma sœur Catherine et en 1960, ma sœur Nathalie. A Alger, Juste après la naissance de Nathalie, ma mère a eu un terrible accident de voiture avec une dauphine contre un camion militaire. La collision fut frontale. On lui a enlevé un rein et la rate. Les médecins pronostiquaient qu’elle ne pourrait pas accoucher d’un autre enfant. Le 16 juin 1962, je suis né à Puteaux et en 1963 est né Esteban a Mision Tacaaglé Formosa.

Ma sœur Anne a 4 enfants, Catherine a 3 enfants et Nathalie a 3 enfants, moi malheureusement je n’ai pas d’enfants.

Le Général Gardy est arrivé en Argentine tout seul. Ma Grand–Mère était morte en 1962 d’un cancer à Anglet. Son fils François Gardy est resté en France. Seules sont venues en Argentine ses quatre filles Nicole, (ma Mère), Jacqueline mariée avec le Capitaine Michel Glasser, Denyse mariée avec l’ingénieur Gérard Garrigue, et Daphné célibataire (17 ans).

Le gouvernement français donna du matériel (tracteur, voiture, camion, charrue) et de l’argent au Pieds Noirs, le gouvernement Argentin nous donna de la terre (fiscale ?) à défricher. C’était de la forêt et nous vivions dans des conditions difficiles, c’est une province très pauvre sans eau potable ni électricité avec un climat tropical avec des périodes épouvantables de sècheresse et chaleur en été de 45 degrés à l’ombre. La circulation se fait sur des pistes en terre. La ville la plus proche et capitale de la province est Formosa à environ 250 kilomètres. Quand il pleuvait nous étions coincés pendant 5 à 6 jours en attendant que la route s’assèche.

Mes parents sont arrivés en Argentine sans connaitre un seul mot d’espagnol. De plus, dans cette région on parlait le Guarani ou le Tobas (référence à des tribus indiennes).

Personne ne cultivait la terre. Leurs multiples tentatives se sont souvent soldées par des échecs. Ils firent du tournesol et quand la culture était prête à être récoltée, les perroquets l’ont ravagée et ils ne purent la récolter.

En 1963, ma mère a accouché de mon petit frère Esteban. Il mourra à l’âge de trois ans empoisonné par le « paration », un insecticide utilisé dans la culture coton. Ce fut un coup très dur pour ma famille.

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En 1969, De Gaulle vient en Argentine pour un voyage officiel. Je m’en souviens très bien, j’avais à l’époque 6 ou 7 ans. Un régiment de gendarme vint à la ferme pour s’assurer que personne ne prenne l’initiative de vouloir l’assassiner. Ce fut également la période où il signa une amnistie qui permit ainsi à l’ensemble de ma famille de pouvoir retourner en France. Mon Oncle le capitaine Michel Glasser et son épouse rejoindra la France et fera toute sa carrière à la société Otis (ascenseurs). Il fut directeur pour l’Argentine, le Brésil, le Mexique et le Liban. Mes parents, mon grand–père, et quelques autres Pieds Noirs ne voulurent pas rentrer car ils avaient une haine contre la France. Mon grand–père faisait un voyage chaque année en France avec le LEUGENIO (paquebot italien).

Ainsi en 1975, il prit sa peugeot 404 pour monter à Buenos Aires (1400 kms). Il quitta l’autoroute dans la ville de Rosario. Un train le tua net à un passage à niveau. Ce fut un coup très dur pour notre famille, surtout pour ma mère qui avait pour lui une profonde admiration. J’ai également été très affecté. Je me souviens qu’à chacun de ses voyages en France, il me ramenait un mécano. C’est lui qui me montait les camions et les grues pour que je puisse jouer avec. Il me les démontait ensuite. J’ai de très bons souvenirs de mon grand–père. Je me souviens aussi des corrections qu’il me donnait. Je les ai bien mérités car j’étais terrible. A l’âge de 4 ans je conduisais les tracteurs et les voitures. Je vivais tout nu et pieds nus. Ma mère me reconnaissait parmi les Indiens car j’avais les fesses blanches.

À l’âge de 12 ans, ma mère m’obligea à aller à Buenos Aires rejoindre mes sœurs et rentrer au collège français. Ce fut un coup très dur pour moi car tout d’un coup, j’ai dû m’habiller, me chausser et communiquer avec beaucoup de monde. Mes parents décident d’acheter une propriété de 20 hectares à 60 kilomètres de la capitale Buenos Aires. Ma mère qui faisait remarquablement la cuisine, décide de créer un restaurant « Chez Nicole ». J’ai fini mon BAC et j’ai travaillé ensuite dans le restaurant d’où ma passion pour la cuisine. J’ai également fait des études de cuisine gastronomique.

Après mon BAC, je devais faire mon service militaire. Comme j’avais la double nationalité, je devais choisir ou le faire en Argentine ou en France ou encore être déserteur. Malheureusement, j’ai choisi l’Argentine et de ce fait j’ai fait la guerre des Malouines. Je fus affecté à un régiment qui s’occupait de l’approvisionnement en munitions. Pendant 4 mois, nouschargions jour et nuit des trains et des camions de munitions. La guerre se termine en Octobre 1982. Comme je ne peux pas commencer mes études d’agriculture car l’année scolaire était commencée, je décide de partir en France pendant moins d’une année chez les Durand Ruel à Rueil Malmaison et au Château de la Valouze à la Roche Chalais en Dordogne (propriété de Philippe Durand–Ruel.

À cette époque, la sœur de ma mère Denise a dit à mon père Michel Besineau et à ma mère : « dites–lui la vérité car Philippe Durand Ruel et Roger Degueldre étaient de très bons amis ». Mais mon père répondit : « Philippe est mon fils et je ne veux plus que l’on reparle de cette histoire. »

J’ai vécu une semaine à Rueil–Malmaison et une semaine au Chateau de La Roche Chalais.

A Paris, j’ai aidé pour les expositions des artistes tel que Cesar, Armand, Jean–Pierre Rainaud, Christo, Laviet et autres. Au Chateau nous faisions des orchidées.

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Philippe BESINEAU–DEGUELDRE devant la stléle de l’ADIMAD de marignane un endroit inconnu de l’auteur , membre du CDHA

A Paris, j’ai connu dans des réunions des parachutistes tel que Daniel Lot (le prisonnier des Viets), Capitaine Bonelli, le Capitaine Pierre Sergent (Qui est venue plusieurs fois en Argentine chez mes parents) Le Général Jaques Favro.

Le jour de la Légion, le 30 avril, nous étions à Aubagne. J’ai assisté à la remise de la main du Capitaine Danjou au Commandant Morin.

Le soir nous avons couché chez Elie de Saint Marc.

Pour la période des vacances de juillet, je suis parti en Corse pour travailler dans un camping. A Bonifacio, les Corses ne nous ont pas laissés travailler. Tous les après–midi, j’allais à la porte de la caserne de la Légion.Je suis reparti de France.

J’ai fait comme convenu des études d’agriculture. Je suis ensuite retourné à Formosa dans la propriété de mon oncle où nous faisions des cultures maraichères (environ 300 ha de tomates, poivrons, aubergines, courgettes, et citrouille. J’y ai travaillé pendant 4 ans et je suis retourné à Buenos Aires. Là–bas, et j’ai été embauché dans une entreprise qui fournissait des produits à base d’herbes aromatiques dans toutes les grandes surfaces de la capitale.

En 2000, mes parents me proposent de monter ma propre entreprise dans leur ferme.

C’est comme cela qu’est née "Zeralda produits aromatiques et petit légumes". J’avais comme clients les grandes surfaces et une quarantaine de Restaurants. Ma Mère et mon Père, avaient monté le restaurant "Chez Nicole" dans les années 1982. Ils eurent beaucoup de succès pendant une quinzaine d’années. Ma Mère était une excellente cuisinière. Moi, j’ai pris gout à la cuisine grâce à Elle. J’ai fait des études de chef restaurateur. Puis, j’ai monté mon restaurant dans la propriété qui s’appelait "Bambu casa de te" qui a très bien marché jusqu’à ce que l’on découvre ma maladie. C’est comme cela que j’ai dû abandonner mon travail et aller vivre à Buenos Aires près de l’hôpital où je me fais soigner actuellement. Je ne peux plus travailler. J’ai une importante insuffisance cardiaque (15 % du cœur). Mon cœur se détériore de jour en jour. J’espère pouvoir être inscrit sur une liste d’attente en vue d’une greffe. Cette greffe ne sera pas facile car ici en Argentine le don d’organe n’est pas aussi avancé qu’en France. Mon épouse est l’unique revenu de la maison.

C’est pour nous très difficile d’arriver à la fin du mois. Cette situation me déprime.

RPweb du 24 octobre 2017

https://monsieur–legionnaire.org/component/content/article/195–mon–histoire

https://lematindalgerie.com/le–regne–de–m–tebboune–ou–lart–demmurer–un–pays/

Le règne de M. Tebboune ou l’art d’emmurer un pays !

Par : La Rédaction

Date : samedi 21 juin 2025

Il flotte sur l’Algérie comme une brume d’anesthésie. Une paralysie non pas due à la canicule mais au règne crépusculaire de Tebboune et ses acolytes.

Cette torpeur est savamment organisée et entretenue par le pouvoir, dans laquelle l’absurde côtoie l’arbitraire, et où le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune règne non pas en chef d’État, mais en gardien d’une citadelle qui s’effrite.

Officiellement, il est le président du « nouvel Algérie ». Mais pas seulement. Il est l’intendant d’un système aussi vieux que fossilisé, recyclant les routines autoritaires avec la régularité d’un métronome soviétique. Son mandat, commencé dans l’ombre des manifestations du Hirak, s’est mué en une suite de purges feutrées, d’arrestations absurdes et de discours qui sentent la naphtaline. Un pouvoir qui jette la jeunesse en prison, emmure les voix libres et promeut le troisième âge aux plus éminents postes.

Redisons–le pour les oublieux. En Algérie, l’arbitraire n’est pas une simple dérive : c’est une méthode de gouvernement. Rien ne doit être banal dans l’Algérie de la Soummam.

On arrête des journalistes pour avoir tweeté, on jette des militants en prison pour avoir marché. On embastille des universitaires, des avocats, des opposants … On censure, on harcèle, on fait taire, mais toujours avec le sourire d’un pouvoir qui vous explique que « la démocratie avance ». Elle avance, oui, mais dans une impasse. L’irréparable est devant nous.

Au risque de déplaire, rappelons cette autre vérité : Tebboune gouverne à coup d’oukases, de décisions improvisées – la dernière preuve : la fumeuse allocation touristique –, comme un homme qui distribuerait des rustines sur un radeau troué. Il parle d’économie, de réalisations pharaoniques pendant que les jeunes et les moins fuient par milliers. Ceux qui restent n’ont pour seul horizon que cette Europe que brocarde une presse aux ordres. Tebboune et Chanegriha brandissent la souveraineté alors que le pays dépend de ses importations.

Fabuliste en diable, Abdelmadjid Tebboune multiplie les grandes promesses comme un illusionniste distrait, oubliant à chaque discours ce qu’il avait promis la veille. Le logement ? Une priorité depuis 2020.

L’agriculture ? Stratégiquement vitale depuis l’époque antédiluvienne de Boumediene mais toujours en attente de lancement. L’investissement étranger ? Une symphonie qu’on rejoue à chaque forum en costume–cravate, pendant que les entrepreneurs algériens croulent sous la corruption, le clientélisme et un système bancaire hors d’usage.

Quant à la justice, elle a fini par se prendre les pieds dans sa propre robe. On y juge des opposants sans preuves mais avec zèle, on y condamne des manifestants pour avoir crié « État civil, non militaire ». Un écrivain de 80 ans, Boualem Sansal, condamné à 5 ans de prison, un autre écrivain, Kamel Daoud, est recherché par la justice, un ancien président de la JSK lui aussi embastillé parce que trop amoureux de sa région, la Kabylie…

Pendant ce temps, les oligarques recyclés et autres clientèles népotiques sirotent leurs cafés et leur whiskies à Hydra en feignant l’amnésie et la paix retrouvée.

Tebboune, en bon produit du sérail, n’a pas changé le système. Il l’a resservi avec des rideaux neufs ou presque. Il a troqué les bottes contre les mocassins, mais la main reste aussi lourde. Derrière chaque réforme annoncée, il y a un juge prêt à sévir, un ministre prêt à plier, un wali prêt à obéir, un journaliste disposé à tresser les lauriers aux locataires d’El Mouradia.

Tout va bien en Algérie… Les 250 détenus d’opinion qui croupissent dans l’ombre poisseuse des prisons sont une inventions des défenseurs des droits humains, des ennemis de l’Algérie, si l’on en croit la propagande officielle… Et pourtant.

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L’Algérie de 2025 ressemble à un théâtre fermé au public, où les acteurs répètent seuls dans le noir une pièce que plus personne ne veut voir. Le peuple ? Spectateur lassé, entre cynisme et résignation. Les jeunes ? En partance vers d’autres rives. La société ? En état de veille, comme si elle attendait que le rideau tombe enfin sur ce pouvoir qui joue à se survivre.

A 80 ans, Tebboune ne gouverne pas : il gère une panne historique. Et pendant que le pouvoir continue de parler en boucle à sa propre image, l’Algérie s’éloigne, doucement mais sûrement, d’elle–même. Des valeurs de la Soummam et du serment fait par les moudjahidine dans les montagnes et les refuges pendant les années de feu.

Rabah Aït Abache

Cette chronique est dédiée à tous les détenus d’opinion et aux emmurés du système.

https://www.ouest–france.fr/pays–de–la–loire/angers–49000/la–fausse–commune–le–premier–polar–territorial–de–langevine–elsa–aguilar–7da5f702–4862–11f0–b660–c6a4d2b5307d?token=1285e96ae96c8c32c192666062e1f6b03f13af8fc1ea7b08e4efc38a07d15c4ef8919a7a2e7b2ca9d664feacc67d64c4af8c60

« La Fausse Commune », le premier polar territorial de l’Angevine Elsa Aguilar

L’Angevine Elsa Aguilar vient de publier son premier roman, « La Fausse Commune », un polar à rebondissements qui met en scène la vie d’un village avec, en toile de fond, la guerre d’Algérie, les années 1980 et 2000. Autant de thèmes chers à cette historienne de formation, directrice des services à la mairie de Montreuil–Juigné.

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Angers, musée Jean–Lurçat, le 11 juin 2025. Elsa Aguilar vient de publier son premier roman, « La Fausse Commune », dans lequel elle adresse quelques clins d’œil à l’Anjou, à l’image de l’Apocalypse de Saint–Jean. | CO

Courrier de l'Ouest Mireille PUAU

Publié le 22/06/2025 à 12h00

À l’approche de la quarantaine, elle s’est lancé ce défi. Celui de coucher sur papier son premier manuscrit, avec le secret espoir de le voir un jour publié.  J’ai tenté ma chance et elle m’a souri , confesse, tout en humilité, Elsa Aguilar, qui y travaille depuis 2021,  le soir quand les enfants sont couchés , dit–elle en souriant.

« Le village, ses habitats et son maire »

Le jour, cette jeune quadra officie en mairie, à Montreuil–Juigné, où elle occupe depuis 2019 le poste de directrice des services, après trois ans passés au même poste au Louroux–Béconnais.

Les affaires communales n’ont plus de secrets, ou presque, pour cette Angevine d’origine. Elle a mis sa connaissance du milieu au service de son livre, un roman policier dont l’histoire se déroule dans un village fictif de la France périphérique du Grand Ouest.  

Je voulais revisiter le polar territorial, par son intrigue et sa structure , évoque l’autrice.  Le personnage principal, c’est le village, ses habitants et son maire. C’est aussi un hommage rendu à cette fonction : premier échelon de la démocratie, élu de proximité, figure locale appréciée qui bénéficie de la confiance des citoyens .

Dans « La Fausse Commune », Elsa Aguilar adresse quelques clins d’œil à l’Anjou : le tuffeau, l’Apocalypse de Saint–Jean, l’Hélice terrestre. C’est à Saint–Jean–des–Sept–Voies, commune rurale purement fictive, que l’on retrouve, à l’aube de l’an 2000, dans une fosse commune, sept cadavres et des restes de corps, qui vont venir révéler des secrets enfouis.

« En pleine campagne »

Sans rien trahir de cette intrigue  riche en rebondissements , qui convoque des personnages  hauts en couleurs , le polar rejoint la grande histoire avec, en toile de fond,  la guerre d’Algérie, la France des années 1980, décennie marquée par le chômage, la désindustrialisation, et des années 2000 avec le passage à l’euro, le bug de l’an 2000, le 11–Septembre , détaille cette historienne de formation, ancienne étudiante à Belle–Beille, autrice en 2005 d’un mémoire sur l’accueil et l’intégration des rapatriés d’Algérie en Anjou. Un sujet lié à sa propre histoire :  Une partie de ma famille a elle–même été rapatriée en 1962 , confie–t–elle.

À Saint–Jean–des–Sept–Voies, l’affaire, on le conçoit, fait donc grand bruit.  

Et tombe au plus mal pour le maire, Bernard Deschamps, en pleine campagne pour sa réélection , ajoute Elsa Aguilar, qui alterne entre le récit du narrateur et les carnets intimes de l’édile, marié à Jacqueline.

Les lecteurs et lectrices pourront retrouver la romancière au Salon du livre « Des auteurs, des artistes », les 22 et 23 novembre au château de La Perrière à Avrillé.

Elle dédicacera « La Fausse Commune » à la Fnac, à Angers, le 20 septembre, de 15 h à 17 h.

« La Fausse Commune » d’Elsa Aguilar, Hello éditions. 17,90 €. Disponible à la librairie « Le Mot de la faim » à Montreuil–Juigné. Commande auprès des points de vente librairies indépendantes, Fnac, Cultura, Decitre et sur helloeditions.fr.

https://www.lepoint.fr/monde/le–double–standard–algerien–22–06–2025–2592608_24.php#11

Le double standard algérien

Benoît Delmas

22 juin 2025

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Le 13 juin 2024, lors du sommet du G7 à Bari, le président Macron informe son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, que Paris s'apprête à reconnaître la marocanité – un néologisme géopolitique – du Sahara occidental, ce territoire, grand comme l'Italie, situé au sud du royaume.

Les formes sont mises, l'échange dure plus d'une heure. L'acte sera officialisé dans un courrier adressé au roi Mohammed VI fin juillet, quelques jours avant le discours annuel du trône. Suivra en octobre, à Rabat, une visite officielle orchestrée avec maestria, en présence d'une délégation tricolore comptant plus de 110 patrons, diplomates, artistes… Des promesses de contrats pour près de 10 milliards d'euros seront signées. Le Quai d'Orsay réajuste la carte du Maroc, en y incluant le Sahara occidental. On pouvait difficilement provoquer une image plus parlante.

Début août, Alger avait rompu les ponts branlants qui subsistaient avec la France. Au menu : rappel de son ambassadeur, entreprises françaises écartées de certains appels d'offres (blé)… Toute la lyre de la colère « diplo–éco » est déployée. En 2022, l'Espagne avait subi pareil courroux après avoir embrassé la marocanité du Sahara occidental. Deux ans plus tard, les échanges commerciaux entre les deux pays explosaient : + 145 %.

Thé pour les Anglais, canonnades pour les Français

Lorsque David Lammy, le patron de la diplomatie britannique, s'est rendu à Rabat le 1er juin, il a fait savoir que son pays adoubait le plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, rejoignant Washington, Madrid ou Paris. Alger n'a guère bronché. Pas de rappel de son ambassadeur à Londres, pas de rupture des liaisons aériennes (ce fut le cas avec l'Espagne), pas de mesures de rétorsion sur les échanges commerciaux. Mieux : le président Tebboune a reçu l'ambassadeur du Royaume–Uni, de Grande–Bretagne et d'Irlande le 17 juin. « L'audience s'est déroulée en présence du directeur de cabinet à la présidence de la République, M. Boualem Boualem, et du conseiller auprès du président de la République, chargé des affaires diplomatiques, M. Amar Abba », précise un communiqué tout en sobriété, apaisé, bien loin de ceux réservés aux autorités françaises. Thé pour les Anglais, canonnades pour les Français, voici la version algérienne du double standard appliqué au Sahara occidental.

On arguera que les intérêts ne sont pas les mêmes entre Alger, Paris et Londres. Le poids de l'Histoire et le poids des diasporas ne sont pas comparables. Pas de contentieux colonial entre la « perfide Albion » et l'Algérie, pas de présence de la première diaspora algérienne au monde sur son sol. Ce double standard de la fureur d'État est un marqueur supplémentaire de la nouvelle politique algérienne : fini la rente mémorielle, place à une rupture structurante avec la France.

Second round judiciaire pour Boualem Sansal

Si quelques signaux de détente entre Alger et Paris sont notables, ils sont du ressort économique. Rodolphe Saadé, le puissant patron de l'armateur CGA–CGM, un État à lui seul, a été reçu par le président Tebboune et devrait se voir confier les clés d'un port dans lequel la compagnie investirait plus de 5 milliards. L'idée de concurrencer le complexe portuaire Tanger Med fait frétiller les dirigeants algériens. Pour sa part, la chambre de commerce et d'industrie algéro–française (CCIAF) s'est réunie pendant deux jours, alors que les échanges commerciaux ont baissé de 18 % sur les quatre premiers mois de l'année. De son côté, TotalEnergies, associé à QatarEnergy, vient d'obtenir le permis d'exploration d'Ahara (gaz), 15 000 kilomètres carrés, quitus délivré par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft).

Sur le plan politique, la ténacité du Quai d'Orsay se heurte à une politique algérienne qui n'a plus de diplomatie que le nom. Cette semaine, le ministère de l'Enseignement supérieur algérien recommandait « aux enseignants–chercheurs, doctorants et cadres administratifs d'éviter d'utiliser les aéroports français lors de leurs déplacements internationaux ». « En cas d'impossibilité d'éviter un transit par un aéroport français, la consigne est de refuser la participation à l'événement concerné », précise le texte issu des instructions transmises par le chef de cabinet du Premier ministre. Message en filigrane : les autorités françaises pourraient arrêter un chercheur. La consigne intervient à quelques jours (24 juin) du procès en appel de Boualem Sansal, condamné à 5 ans de prison ferme, le 27 mars. L'écrivain et son cancer sont détenus depuis plus de sept mois, sans visite.

Le Sahara occidental est une rente vindicative que le pouvoir algérien utilise essentiellement contre la France. Un double standard.

https://www.tsa–algerie.com/lalgerie–va–celebrer–le–63e–anniversaire–de–son–independance–en–france/

L’Algérie va célébrer le 63e anniversaire de son indépendance en France

Diasporas Par: Rafik Tadjer 22 Juin 2025 à 12:45

Matchs de football, projection du film Frantz Fanon, conférences–débats… : À Nanterre, en région parisienne, une semaine culturelle, sportive et cinématographique du 1er au 6 juillet prochain pour célébrer le 63ᵉ anniversaire de l’indépendance de l’Algérie le 5 juillet prochain.

Cet événement sera organisé par l’association Cités 2000, en partenariat avec le Consulat d’Algérie à Nanterre et le Collectif du 17 octobre 61, a indiqué ce collectif associatif de Nanterre dans un communiqué adressé à TSA ce dimanche 22 juin.

Placée sous le signe du « partage, de la mémoire et de la convivialité », cette semaine comprend des « débats thématiques autour de la guerre d’indépendance, la projection du film consacré à Frantz Fanon et des tournois football ». Ainsi, un tournoi de football féminin est prévu le 5 juillet et le grand tournoi de la balle ronde est programmé le 6 juillet avec la participation de plus de 12 équipes et environ 140 sportifs, dans une « ambiance festive et fraternelle », selon la même source.

Un « couscous d’amitié » à Nanterre

Le Consulat d’Algérie à Nanterre précise même les « temps forts » de la célébration du 63ᵉ anniversaire de l’indépendance nationale. Il cite la « présence d’exposants d’artisanat algérien, mettant à l’honneur les richesses culturelles et artisanales de l’Algérie » et un « match de gala avec des anciens joueurs et des artistes de renom, pour un moment d’émotion et de célébration collective ».

À cela, s’ajoute une « réception conviviale, offerte par le Consul d’Algérie à Nanterre, autour d’un « Couscous de l’amitié », où des hommages et récompenses seront remis à nos anciens, pour saluer leur engagement et leur mémoire ».

Le Consulat lance un appel à la communauté algérienne de Nanterre de venir nombreux pour « célébrer ensemble la culture, l’histoire et la fraternité ! ».

https://www.herault–tribune.com/articles/montpellier–michael–delafosse–serait–dans–le–viseur–demmanuel–macron–le–maire–degaine/

Montpellier : Michaël Delafosse serait "dans le viseur" d'Emmanuel Macron, le maire dégaine ...

Louise Brahiti

Politique — Montpellier

Une brève du Point assure qu’Emmanuel Macron n’a pas digéré les critiques de Michaël Delafosse, et chercherait à lui barrer la route en 2026.

Le maire de Montpellier a répliqué sur ses réseaux ce 19 juin.

Louise Brahiti

Publié le 22 juin 2025 à 18:04

image10Le maire de Montpellier Michaël Delafosse © M.W/ Hérault Tribune

C’est une simple brève d’une dizaine de lignes, mais elle a suffi à allumer un incendie dans la campagne municipale encore embryonnaire de Montpellier. Le Point avance qu’Emmanuel Macron, froissé par le refus de Michaël Delafosse d’intégrer son gouvernement, nourrirait désormais une forme de rancune. Le président envisagerait de faire barrage au maire PS. En le commentant l’hypothèse de l’hebdomadaire, le maire ne la balaie pas, il la renforce, en fait une scène d’affrontement politique.

Un bras de fer annoncé ?

Selon Le Point, la brouille remonterait au refus du maire socialiste d’accepter une place au gouvernement, un geste qui aurait froissé Emmanuel Macron. Depuis, le président ne supporterait plus les critiques publiques de Michaël Delafosse, qualifié d’“opposant gênant”. Pour contrer cet adversaire, dont la candidature encore non officielle fait peu de doute, le chef de l’État compterait sur Patricia Mirallès, ministre chargée de la Mémoire, “et très appréciée du couple présidentiel”, pour reprendre la mairie en 2026.

Depuis qu’il a refusé d’entrer au gouvernement, Emmanuel Macron en veut à Michaël Delafosse (photo), le maire PS de Montpellier, qui de son côté l’aurait trop critiqué. En vue des élections municipales, le chef de l’État pousse donc la candidature de Patricia Mirallès, ministre chargée de la Mémoire, et très appréciée du couple présidentiel. Mais l’ex– députée Renaissance ne fait pas l’unanimité dans le camp macroniste, alors que ses perspectives de victoire sont minces. Certains verraient en effet plutôt d’un bon œil un accord avec Delafosse, qui aura à affronter une rude concurrence des Insoumis et des écologistes.

Publiée fin juin, la brève du Point a mis le feu aux poudres ©Le Point

Pourtant, Le Point glisse que cette possible candidature ne séduit par la majorité présidentielle : “L’ex–députée Renaissance ne fait pas l’unanimité dans le camp macroniste, alors que ses perspectives de victoire sont minces.” Certains envisagent même “un accord avec Delafosse”, face à la fragmentation attendue de l’électorat, où Insoumis et écologistes comptent peser.

Si ces tractations ne sont pas confirmées, la réaction du maire ne s’est pas fait attendre. Et elle est tout sauf tiède.

La contre–attaque Delafosse

La riposte ne s’est pas fait attendre. Dans un post Facebook au ton cinglant, Michaël Delafosse reprend la thèse du Point, et s’en empare.“Macron, selon Le Point, veut faire battre l’action conduite par une majorité de rassemblement de la gauche et des écologistes à Montpellier. Il ne doit pas aimer la mise en œuvre des choix de rupture pour les classes moyenne et populaire”, écrit–il.

Loin de s’effacer, il défend bec et ongles ce qu’il appelle une “mise en œuvre des choix de rupture pour les classes moyenne et populaire”. Le maire déroule ainsi son bilan social et écologique : “la gratuité des transports, le soutien à la culture et à l’éducation”, puis enchaîne sur la “lutte en faveur du logement” avec “régulation Airbnb, encadrement des loyers, soutien au logement social, action contre les marchands de sommeil, mise en œuvre de la régie publique de l’eau et de l’assainissement”.

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Sur Facebook, le maire de Montpellier lance une contre–attaque sévère ce jeudi 19 juin ©Facebook Michael Delafosse

Plus mordant, il oppose la complexité du terrain à ce qu’il perçoit comme une vision déconnectée de la réalité nationale : “Il n’a sans doute pas apprécié les milliers de clauses d’insertion mises en place pour aider les gens à retrouver un emploi, pensant qu’il suffisait de traverser la rue”. Référence directe à la célèbre phrase d’Emmanuel Macron – “Je traverse la rue, je vous en trouve” – qui avait suscité l’indignation du public.

Mais c’est surtout dans la dernière partie de son message que Michaël Delafosse porte un coup décisif. Il réaffirme sa fidélité aux valeurs de la gauche, fustige un président “qui a provoqué une dissolution créant l’ingouvernabilité du pays” et promet un “jugement sévère de l’histoire”. Pour conclure, il lance un avertissement cinglant : “Vigilance s’impose sur l’impartialité de l’État pour favoriser ses proches.”

Une accusation à peine voilée qui marque clairement l’ouverture des hostilités.

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https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/06/23/entre–paris–et–alger–le–dialogue–economique–reprend–en–depit–de–la–crise–diplomatique–qui–persiste_6615475_3212.html

Entre Paris et Alger, le dialogue économique reprend en dépit de la crise diplomatique qui persiste

Simon Roger

23 juin 2025

Des rencontres ont eu lieu entre des sociétés françaises et algériennes mi–juin à Alger. Certains observateurs y voient les prémices d’un réchauffement des relations politiques entre les deux pays, au point mort depuis mi–avril.

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune (à gauche) reçoit Rodolphe Saadé, patron du groupe CMA CGM, à Alger le 2 juin 2025. PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE

Ce ne sont pour le moment que des signaux discrets et des initiatives ponctuelles, mais ils convergent dans la même direction, celle d’une reprise du dialogue économique entre la France et l’Algérie. Les plus optimistes observateurs de la relation bilatérale veulent même y voir les prémices d’une sortie de la crise politique après plusieurs semaines de tensions.

Les relations diplomatiques entre Paris et Alger sont totalement « gelée[s] », selon le terme du chef de la diplomatie française, Jean–Noël Barrot, depuis le 14 avril, lorsque douze agents français en poste en Algérie ont été expulsés, en représailles à l’arrestation d’un agent consulaire algérien, dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement de l’influenceur Amir DZ.

Ce climat pesant n’a pourtant pas empêché la tenue, les 17 et 18 juin à Alger, de rencontres entre une vingtaine de sociétés françaises et 154 entreprises algériennes – dont plus de 40 appartiennent au secteur public. Ces « Journées de l’industrie », organisées sous l’égide de la Chambre de commerce et d’industrie algéro–française (CCIAF), se sont déroulées au centre international de conférences, qui dépend de la présidence. L’événement s’est fait avec l’aval des autorités, qui ont préalablement accordé les visas nécessaires aux représentants de machines industrielles et aux équipementiers français invités.

« L’organisation de journées sectorielles n’est pas exceptionnelle, confie au téléphone, depuis Alger, le président de la CCIAF, Michel Bisac. Ce qui est exceptionnel, c’est d’avoir rassemblé dans le contexte actuel des partenaires français qui souhaitent investir en Algérie et des acteurs économiques algériens, dont plusieurs grandes entreprises d’Etat, à l’instar du groupe Sonatrach [la major algérienne du pétrole et du gaz] et du fonds d’investissement public Madar. »

Rodolphe Saadé à Alger

Le responsable de la CCIAF, qui compte 2 840 membres, reconnaît avoir annoncé ces journées de l’industrie le 17 juin dans l’après–midi, lorsqu’il était acquis qu’elles auraient bien lieu… Si Business France – la structure dédiée au développement à l’international des entreprises françaises, qui dispose d’une antenne à l’ambassade de France – est restée à l’écart, l’organisation patronale algérienne (le Conseil du renouveau économique algérien, ou CREA) a en revanche pris part à l’événement.

« La réussite de ces journées est la preuve que les choses se font naturellement, explique au Monde Kamel Moula, le président de l’instance patronale. Le dialogue entre les opérateurs économiques n’a jamais été rompu. »

Début juin, c’est Rodolphe Saadé, le patron du groupe CMA CGM, très actif en Algérie, qui s’était déplacé à Alger. Il y avait rencontré le président Abdelmadjid Tebboune en personne. Le dirigeant français, proche d’Emmanuel Macron, était accompagné de son conseiller diplomatique personnel, mais il est d’abord venu parler affaires.

Les discussions avec le chef de l’Etat algérien et son ministre des transports ont porté sur la concession du port d’Oran, la gestion de terminaux de conteneurs, la restructuration de la compagnie nationale maritime CNAN et l’ouverture d’une ligne de transport de passagers de La Méridionale, qui appartient à CMA CGM, entre Marseille et Alger.

« Alger ne veut pas rompre les relations »

Cette visite, qui a donné lieu à une photo officielle et un communiqué de la présidence, « envoie un signal fort, analyse Michel Bisac. Cela signifie qu’Alger ne veut pas rompre les relations. Près de 6 000 entreprises françaises travaillent avec l’Algérie et au moins autant d’entreprises algériennes avec la France ».

Plusieurs milliers d’emplois sont donc en jeu des deux côtés de la Méditerranée, à travers les compagnies du CAC 40, presque toutes présentes en Algérie, et de nombreuses PME, « dont le sort est plus préoccupant, car elles n’ont pas la résilience et la trésorerie des grosses entreprises », souligne le président de la CCIAF.

Mardi 17 juin, alors que s’ouvraient les journées de l’industrie, les équipes de Rodolphe Saadé étaient déjà de retour à Alger pour prolonger les discussions engagées deux semaines plus tôt. TotalEnergies s’est félicité le même jour de l’attribution, au côté de QatarEnegy et de la Sonatrach, d’un permis d’exploration à la jonction des bassins de Berkine et Illizi, suite à l’appel d’offres lancé en octobre 2024 – le premier depuis dix ans – par l’agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures.

Les quatre autres licences ont été confiées à des entreprises d’autres pays européens, de Chine et de Thaïlande. Par ailleurs, un déplacement de la directrice générale du groupe Engie, Catherine MacGregor, à Alger devrait intervenir dans les semaines à venir.

Chute vertigineuse des exportations

Les acteurs économiques saluent ces signaux favorables mais n’oublient pas la réalité difficile du moment. Les exportations de la France vers l’Algérie ont chuté de 21 % au premier trimestre 2025 par rapport à l’année précédente, une baisse ramenée à 18 % pour les quatre premiers de l’année.

Dans le secteur automobile, le site mis en service en 2014 par Renault à Oran, qui a produit jusqu’à 70 000 véhicules par an, est à l’arrêt depuis 2020. En jeu, le taux d’intégration, c’est–à–dire le nombre de pièces fabriquées sur place, que les partenaires algériens de la marque française voudraient doubler (de 15 à 30 %) à partir de méthodes de calcul contestées par le constructeur.

Dans le secteur de l’agroalimentaire, la chute est vertigineuse : – 98 % pour les exportations françaises vers l’Algérie sur le premier trimestre par rapport à 2024. « C’est le résultat des importations de blé à partir de la mer Noire, qui ont nettement augmenté ces dernières années, et dans le secteur de l’élevage, des restrictions face au risque de maladie épizootique hémorragique », détaille l’agronome Djamel Belaid.

« Cet épisode est conjoncturel », estime cet expert installé en France, qui rappelle que les investissements français dans les sociétés agroalimentaires algériennes sont nombreux, à l’image de Danone, de Lactalis, du groupe sucrier Cristal Union ou encore du fromager Bel.

« Il faut désormais des actes politiques forts »

« Nos relations ne datent pas d’hier et au–delà de la relation commerciale, nous avons aussi tissé des liens d’amitié, insiste Kamel Moula. Sans cette relation amicale qui existe entre les opérateurs économiques des deux rives, l’impact de la crise diplomatique aurait pu être plus néfaste pour nos partenaires français. » La France était en 2024 le deuxième fournisseur de l’Algérie, derrière la Chine et devant l’Italie, mais aussi son deuxième client, après l’Italie.

Les entrepreneurs aspirent désormais à une « normalisation » des relations entre Paris et Alger. « Ces relations ont connu des hauts des bas, mais je n’ai jamais assisté à une crise aussi longue, témoigne Michel Bisac, qui développe des activités en Algérie depuis 2006. Pour espérer en sortir, il faut désormais des actes politiques forts. » L’un d’eux pourrait intervenir dans le dossier Boualem Sansal. Fixé au 24 juin, le procès en appel de l’écrivain franco–algérien pourrait se conclure par une peine allégée, et la fête nationale du 5 juillet pourrait donner l’occasion au président Tebboune de gracier l’auteur incarcéré depuis mi–novembre à Alger.

https://www.liberation.fr/international/afrique/proces–de–boualem–sansal–une–issue–determinante–pour–lavenir–des–relations–franco–algeriennes–20250623_2RT7ZDZNPJA4XNBNCAG6DWOMC4/

Procès de Boualem Sansal : une issue déterminante pour l’avenir des relations franco–algériennes

Léa Masseguin

23 juin 2025

Justice

La crise entre la France et l'Algérie dossier

Le verdict du procès en appel de l’écrivain, prévu ce mardi 24 juin à Alger, sera rendu quelques jours avant la fête de l’indépendance, période traditionnellement marquée par l’octroi de grâces présidentielles. Un geste de clémence vivement espéré par ses proches.

Le dossier empoisonne les relations entre Paris et Alger, au point que son dénouement pourrait redessiner durablement les rapports entre les deux capitales. A 80 ans, l’écrivain franco–algérien Boualem Sansal, affaibli par un cancer de la prostate et près de 220 jours de détention, doit comparaître une nouvelle fois devant la cour d’Alger, ce mardi 24 juin, dans le cadre de son procès en appel. Initialement prévue le 20 mai, l’audience a été reportée «à la demande de l’intéressé, pour lui laisser le temps de constituer sa défense», selon le bâtonnier d’Alger.

Arrêté le 16 novembre à sa descente d’avion dans la capitale algérienne, le romancier a été condamné, quatre mois plus tard, à une lourde peine : cinq ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars (environ 3 500 euros). Un verdict deux fois moins élevé que les réquisitions du parquet, formulées une semaine plus tôt. Il était notamment poursuivi pour «atteinte à l’unité nationale» et «outrage à corps constitué» après avoir défendu, dans les colonnes du média d’extrême droite «Frontières», l’idée selon laquelle la colonisation française avait privé le Maroc d’une partie de son territoire au profit de l’Algérie. Une ligne rouge pour le régime algérien.

Depuis plus de sept mois, l’homme aux longs cheveux gris alterne entre une cellule de 9 mètres carrés à la prison de Koléa et l’unité de soins de l’hôpital Mustapha–Pacha d’Alger, où il suit un lourd traitement anticancéreux. Ces dernières semaines, il séjournerait plus régulièrement dans ce pavillon réservé aux détenus atteints de pathologies graves. Il y bénéficierait de conditions de prise en charge «plutôt correctes» et conserverait un certain optimisme à l’approche de son procès en appel, selon une source proche du dossier.

Ses visites restent toutefois rares : seule son épouse est autorisée à le voir, environ une fois toutes les deux semaines. Quant à l’accès à sa défense, il demeure lui aussi largement limité. Son avocat français, Me François Zimeray, n’a jamais obtenu de visa pour se rendre en Algérie et fait l’objet d’une campagne de dénigrement aux relents antisémites dans une partie de la presse algérienne. Privé de son soutien, le romancier bénéficie de l’assistance d’avocats algériens désignés d’office, mais la nature de leurs échanges reste opaque. «Nous n’avons aucune nouvelle directe de Boualem Sansal, nous sommes dans le noir total car il est quasiment impossible de lire les intentions du régime algérien, déplore Jean–François Colosimo, l’un de ses éditeurs. Nous sommes suspendus à une nouvelle sentence mais nous devons continuer à nous mobiliser pour ne pas que son cas soit oublié.»

Le dossier Boualem Sansal pèse lourdement sur les relations franco–algériennes, déjà dégradées depuis qu’Emmanuel Macron a reconnu, en juillet, la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara–Occidental. Depuis l’arrestation de l’écrivain, Paris ne cesse de dénoncer une atteinte inacceptable à la liberté d’expression, tandis qu’Alger considère ces critiques comme une ingérence, exacerbant le climat de méfiance entre les deux pays. «La coopération est au point mort dans tous les domaines», assure une source diplomatique française, qui parle d’une «rupture de fait» de la relation.

Au cours des derniers mois, Emmanuel Macron a appelé à plusieurs reprises son homologue Abdelmadjid Tebboune à faire un «geste d’humanité» envers Boualem Sansal, rappelant son âge avancé et sa santé fragile, en lui accordant une grâce présidentielle. Or cette mesure exceptionnelle ne s’applique généralement qu’à l’issue d’une condamnation définitive. Le verdict du procès en appel est attendu le 1er juillet, soit quatre jours avant la fête de l’indépendance de l’Algérie, moment où le chef de l’Etat gracie traditionnellement des milliers de détenus. Une lueur d’espoir pour ses proches, d’autant qu’un avocat français devrait être présent à l’audience de mardi pour légitimer la procédure judiciaire.

Alger répète que l’affaire Sansal relève strictement de la souveraineté nationale. Abdelmadjid Tebboune a qualifié l’écrivain d’«imposteur envoyé par la France», en rappelant qu’il est «d’abord Algérien depuis soixante–quatorze ans», avant d’avoir récemment acquis la nationalité française. Sans un geste de clémence du chef de l’Etat algérien, les proches de l’écrivain redoutent qu’il ne meure en prison. Une issue que Paris jugerait impardonnable : «Ce serait un événement nucléaire et atomique dans les relations franco–algériennes», conclut une source diplomatique.

https://elwatan–dz.com/une–proposition–sera–a–lordre–du–jour–de–lassemblee–francaise–jeudi–la–droite–francaise–recidive–et–veut–denoncer–les–accords–de–1968

Une proposition sera à l’ordre du jour de l’Assemblée française jeudi : La droite française récidive et veut dénoncer les accords de 1968

23/06/2025 mis à jour: 20:31 Madjid Makedhi

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Eric Ciotti, un des chefs de file de la droite dure à l'Assemblée nationale française – Photo : D. R.

Le débat et le vote autour de ce nouveau document sont programmés pour la séance de jeudi prochain, 26 juin.

La droite française revient à la charge pour tenter d’envenimer davantage les relations entre Alger et Paris. Après l’échec cuisant subi il y a quelques mois, des acteurs de l’Union des droites pour la République (UDR), conduits par leur chef Eric Ciotti, qui ne cache pas son hostilité à l’égard de l’Algérie, récidivent. Ils ont inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée française «une proposition de résolution visant à dénoncer les accords algéro–français du 27 décembre 1968 et du 16 décembre 2013» sur l’immigration.

Le débat et le vote autour de ce nouveau document sont programmés pour la séance de jeudi prochain, 26 juin. Après un exposé des motifs, chargés d’arguments propres à la droite et à l’extrême droite française, les initiateurs de cette proposition appellent «les autorités en ayant la compétence à dénoncer les accords francoalgérien du 27 décembre 1968 et du 16 décembre 2013». «Ces derniers mois, des responsables politiques de différentes sensibilités ont aussi envisagé la suspension des accords de 1968.

Il s’agit notamment du Premier ministre François Bayrou (Modem) du ministre de l’intérieur Bruno Retailleau (LR), Ce fût le cas aussi d’anciens Premiers ministres, tels que Gabriel Attal (EPR), Manuel Valls et Edouard Philippe (Horizons), qui avaient pris des positions semblables. Tous ces responsables politiques, d’horizons idéologiques variées, ont exercé de hautes responsabilités, leur permettant de constater l’impasse que représente l’accord de 1968 pour la régulation des flux migratoires en provenance d’Algérie», écrivent–ils.

Selon eux, «il est urgent de passer de la parole aux actes, car de nombreux ressortissants illégaux d’Algérie se sont révélés dangereux pour la sécurité et l’ordre publics». Et de poursuivre : «Près de 60 ans après ces accords, il est temps d’adapter notre arsenal juridique en matière migratoire à l’évolution de notre relation avec Algérie. Il convient ainsi de redonner à l’Etat les moyens juridiques de limiter, et suspendre si nécessaire, l’octroi de visas aux Algériens.

Les accords sont devenus obsolètes, malgré quelques modifications en 1985, 1994 et 2001, qui ne l’ont pas fondamentalement altéré. Rien ne justifie que les ressortissants algériens ne soient pas soumis aux mêmes lois en matière d’entrée et de circulation en France que les citoyens d’autres nationalités.» Pour ce groupe, «la dénonciation de ces accords interviendrait de plus dans un contexte où il est devenu urgent que la France réduise fortement les flux migratoires qui s’accélèrent depuis de nombreuses années».

«Or, ces dispositions alimentent naturellement les flux en facilitant, par rapport aux autres nationalités, l’entrée des ressortissants algériens. Ainsi, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), en 2020, on comptait environ 870 000 Algériens en France.

Ce chiffre monte même à 2,5 millions si on prend en compte leurs enfants et petitsenfants nés en France, y compris les binationaux», ajoutent–ils. Cette proposition sera–t–elle acceptée cette fois–ci ? Quel serait, dans ce cas, la conséquence sur les relations, déjà au bord de la rupture, entre l’Algérie et la France ?

https://www.charentelibre.fr/culture–et–loisirs/histoire/on–n–a–pas–pris–de–photo–on–n–avait–pas–envie–ce–n–etait–rien–d–interessant–quand–les–harkis–vivaient–dans–la–prison–de–cognac–24967702.php

« On n’a pas pris de photo, on n’avait pas envie, ce n’était rien d’intéressant » : quand les harkis vivaient dans la prison de Cognac

image15L’ancienne prison de Cognac, rue de Bellefonds, avant d’être détruite dans les années 70.

Repro CL

Par Julie SICOT – j.sicot@charentelibre.fr, publié le 23 juin 2025 à 18h56, modifié à19h04.

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Entre 1963 et 1967, plusieurs dizaines de familles de harkis ont vécu au sein de l’ancienne maison d’arrêt de Cognac, avant que celle–ci ne soit détruite dans les années 70. Elles furent ensuite installées dans des préfabriqués dans le quartier de la Chaudronne à Cognac.

Au 31, rue de Bellefonds, à Cognac, il ne reste aujourd’hui plus rien qui évoque cette histoire. Les murs ont changé de forme. Envolée, l’ancienne maison d’arrêt de Cognac. Reste la gendarmerie, à côté, rénovée depuis. Le lieu ne subsiste que dans les souvenirs de quelques sexagénaires charentais, les derniers occupants, arrivés dans ces lieux sans condamnation.

De hautes enceintes érigées au milieu du XIXe siècle, qui ont laissé des empreintes différentes dans les esprits d’Amid Toualbia et de Allaoua Rebaï. Tous les deux venus d’Algérie, pris dans l’étau d’une histoire nationale commencée en 1830 et achevée par l’indépendance en 1962.

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Amid Toualbia dans son domicile de Cognac. Il veut aujourd’hui faire connaître l’histoire de sa famille.

CL

Amid Toualbia, débarqué en France à 2 ans, et en Charente, à 5 ans. « On a atterri dans la prison », avec sa grand–mère, ses parents, ses deux frères, un oncle et une tante. « Une petite pièce, des lits de camp de l’armée, des tapis et des matelas par terre, on dormait tous dans une même pièce. » L’enfant en garde des souvenirs légers, évoque une période traumatisante, après avoir passé plusieurs mois dans cette enceinte carcérale.

« Il y avait la cuisine, deux chambres, des grands couloirs à n’en plus finir. C’était la galère. »

Allaoua Rebaï y est, lui, arrivé en 1964, à 22 ans, avec ses parents et ses quatre frères et sœurs, dont un est aussi venu avec femmes et enfants. « Il y avait la cuisine, deux chambres, des grands couloirs à n’en plus finir. C’était la galère. »

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Allaoua Rebaï dans sa maison de Burie. L’ancien chef d’entreprise dans le bâtiment n’est jamais retourné en Algérie.

CL

La famille Rebaï va y passer trois ans. « C’est là, sous le porche que j’ai rencontré ma femme », lance l’ancien supplétif de l’armée française, qui a enfilé l’uniforme dès 14 ans.

Sa femme, Michèle, une Cognaçaise, qui a rencontré ses beaux–parents dans les pièces qu’ils occupaient au premier étage de l’ancienne maison d’arrêt. Elle a appris l’arabe et s’occupe aujourd’hui des questions de condition féminine au sein de l’association créée par son mari, en 1975, l’Anasra, l’Association nationale des anciens supplétifs rapatriés d’Algérie.

Un lieu précaire

« Habiter une prison, ça n’a jamais été sympathique », commente celui qui est originaire de Souck Ahras, à l’est de l’Algérie et qui vit aujourd’hui à Burie, après avoir vécu des décennies à Cherves–Richemont. « On ne s’attendait pas à vivre dans du luxe, ça nous apprend à vivre, mais le plus important c’est qu’on était ensemble, pas séparé. »

« Habiter une prison ça n’a jamais été sympathique. »

Arrivée, avec des valises sous le bras, la famille Rebaï a d’abord transité par le camp de La Cavalerie dans le Larzac, puis dans celui de Rivesaltes (66), où sont passés plus de 21.000 harkis, dans des conditions de vie difficiles, sous des tentes. À Cognac, ils n’ont pas de meubles. Des dons viendront remplir les espaces, alloués aux familles ou aux célibataires, installés dans un quartier spécifique de la prison. Les harkis n’y étaient pas emprisonnés et pouvaient circuler librement.

« Mlle Marie–Alice Hennessy, gentille et tendre, restait avec nous, avec un investissement sans faille. Cette dame s’est beaucoup battue pour nous sortir de là », écrit Amid Toualbia dans un ouvrage qu’il vient d’autopublier, « Fatima », du nom de sa grand–mère.

Un écrit pour laisser une trace de l’histoire familiale sur cette période.

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Allaoua Rebaï en uniforme, en Algérie.

CL

« On a eu de l’aide, mais pas de l’État », juge aujourd’hui Allaoua Rebaï. Un regret évidemment, pour celui qui s’est retrouvé « chef de famille », et qui a « sacrifié ma jeunesse ».

Depuis, il ne cesse de rencontrer les hautes instances du pays, pour faire reconnaître l’histoire des harkis.

Hier, c’était la journée nationale d’hommage aux harkis Le gouvernement a annoncé des mesures «Insuffisant», disent les harkis charentais qui souhaitent une véritable réparation de leur sacrifice.

Peu de traces dans l’Histoire

Combien de harkis sont passés entre les murs de la prison de Cognac entre 1963 et 1967 ? Difficile à dire.

Les recherches historiques sont rares.

La maison d’arrêt charentaise était l’une des trois en France, avec celle de Nantes et la citadelle d’Amiens, réquisitionnées par les autorités durant le grand chambardement de l’après–guerre.

Le rapport d’activité 2023–2025 de la Commission nationale indépendante Harkis (CNIH) mentionne la présence de « 42 harkis et leurs familles le 18 mai 1965 ».

image20La porte principale de la maison d’arrêt de Cognac.

Repro CL

« On n’a pas pris de photo, on n’avait pas envie, ce n’était rien d’intéressant », indique Allaoua Rebaï. Comme Amid Toualbia, il s’est ensuite installé, dès 1968, dans des préfabriqués construits dans le quartier de la Chaudronne. Des habitations « plus décentes et confortables », écrit la CNIH. Un passé « honteux », hier. Quand on demandait son adresse à Allaoua Rebaï, il donnait non pas celle de la prison, mais de l’entreprise où il travaillait.

https://www.ouest–france.fr/societe/religions/ce–pays–est–tellement–attachant–ce–pretre–raconte–ses–50–ans–de–mission–en–algerie–3e8d4c46–4169–11f0–b3ef–649b90336114

« Ce pays est tellement attachant » : ce prêtre raconte ses 50 ans de mission en Algérie

Missionnaire d’Afrique, le père Jean Gaignard fête cette année les 60 ans de son ordination. Il a créé une exposition photo sur la vie dans le Sahara au château de Maupassant à Vihiers, commune déléguée de Lys–Haut–Layon (Maine–et–Loire), du 23 juin au 6 juillet.

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Le Père blanc Jean Gaignard a passé 50 ans en Algérie. Pour les 60 ans de son ordination il organise une exposition photo. | JEAN GAIGNARD

Ouest–France

Publié le 23/06/2025 à 07h06

Le père Jean Gaignard fêtera cette année ses 60 ans d’ordination, il est à l’origine de l’exposition photos « Eau et désert » qui se déroule, du 23 juin au 6 juillet, au château de Maupassant à Vihiers, commune déléguée de Lys–Haut–Layon (Maine–et–Loire).

Nommé en 1965 à Ghardaïa, en Algérie, il y apprend le dialecte local, puis deux années à Rome lui permettent d’apprendre l’arabe littéraire. De 1968 à 1978, il est au centre de formation au Sahara. À son retour en France il devient assistant des Missionnaires d’Afrique, aussi appelés Pères blancs, pendant six ans. Il repart en Algérie en 1984 à Béchar, puis Timimoun et en 1990 il arrive à Oran, où il crée une bibliothèque pour les étudiants en médecine. De 2000 à 2010, il est à Tizi–Ouzou pour lancer cette fois une bibliothèque pour les étudiants en anglais, puis de 2010 à 2014 à Ouargla.

Pourquoi avoir choisi d’être Père blanc ?

C’est l’aspect communautaire qui m’intéressait, j’étais attaché à l’humilité comme Charles de Foucauld. Mon but était de vivre avec la population. J’avais fait mon service en Algérie, ce pays est tellement attachant. C’est tout naturellement que cette vie ici allait m’accompagner.

Estimez–vous que François a été un pape "révolutionnaire" ?

Qu’est–ce que cela vous a apporté ?

Humainement c’est extraordinaire. Cela permet de voir la personne telle qu’elle est et de me voir tel que je suis. Dieu ne vous regarde pas pour vous juger, mais parce qu’il vous aime. La différence fait partie de l’humanité. La rencontre avec l’autre, le partage, entrer en communication. Ce ne sont pas des étrangers mais des frères pour moi. Nous n’étions pas là pour convertir, chacun rencontre sa foi, on se respecte les uns les autres.

Quel est votre souvenir le plus marquant ?

C’est l’accueil. J’ai vécu une année de guerre, mais pas dans de graves conditions. J’étais avec des harkis, ils me disaient : « Couchez–vous là on va faire le guet ». C’était une question de confiance. En 1965, l’Algérie est devenue indépendante, je n’ai jamais vu de ressentiments. Je dois dire que cela m’a ouvert les yeux à la différence, à l’humanité, le sacré, la lumière, la source, le feu qui couve, la flamme, l’humain.

Quel est votre regard sur la situation actuelle en Algérie ?

Le pouvoir pervertit les petites gens. Un jour il faudra bien trouver un compromis pour la paix et la tolérance.

https://www.cdha.fr/tintin–en–pataouete–commande–au–cdha

Tintin en Pataouète – commande au CDHA

23 juin 2025

Chers amis du CDHA

Nous avons l’extrême plaisir de vous annoncer la parution, à venir d’un tirage limité d’un album de Tintin dHergé traduit en Pataouète (le parler des Français d’Afrique du nord) : 

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« Les Zemrods à la Castafiore » (Bijoux de la Castafiore) aux éditions Casterman, traduit par Jean Monneret et, dont le CDHA a l’exclusivité.

Si vous avez envie de retrouver les expressions du parler de Là–bas, vous pouvez précommander un exemplaire au prix de 13,50 € (hors frais d’envoi). 

Les albums seront édités et envoyés d’ici la fin de l’année 2025.

Compte tenu de cet événement, le CDHA consacrera ses Rencontres et son Concours d’écriture 2025 au parler des Français d’Algérie, histoire d’un melting–pot linguistique méditerranéen.

Pour y assister, notez la date d’ores et déjà dans votre agenda,

Les 15 & 16 Novembre, à Aix–en–Provence ou en direct sur YouTube (les inscriptions seront prochainement ouvertes).

Vous pouvez participer au concours d’écriture jusqu’au 15 août 2025 : 

« Dis–le en Pataouète, histoire d’aujourd’hui avec les mots de Là–bas ».

Inscrivez–vous ici

Retrouvez le règlement en cliquant ici

Nous espérons que vous saurez saisir cette occasion unique de savourer les ‘zaventures’ des personnages d’Hergé « devenus Pieds–noirs » le temps d’un album.

Bien amicalement 

https://www.lindependant.fr/2025/06/23/la–venue–de–lhistorien–pascal–blanchard–a–perpignan–pour–le–festival–nostre–mar–annulee–12780045.php

La venue de l’historien Pascal Blanchard à Perpignan pour le Festival Nostre Mar annulée

lindependant.fr

23 juin 2025

L’historien Pascal Blanchard devait intervenir à Perpignan, cinéma le Castillet, et à Port–Vendres, librairie Oxymore, ce mardi soir 24 juin dans le cadre du festival Nostre Mar.

La venue de l’historien Pascal Blanchard à Perpignan devait être l’un des temps forts du festival Nostre Mar qui se déroule jusqu’à ce vendredi 27 juin à Perpignan. Spécialiste de l’histoire coloniale et post–coloniale, chercheur, auteur de nombreux ouvrages et documentaires, concepteur de musée et d’exposition, il vient de diriger un monumental ouvrage collectif de près de 1000 pages sur François Mitterrand et son rapport à l’Empire colonial. Il y explore toutes les facettes de la longue carrière politique qui, de l’après–guerre au Rwanda, a traversé 50 ans d’histoire coloniale française de la défense de l’Empire à la guerre d’Algérie en passant par la françafrique.

Un éclairage à contrepied des facilités de pensée et qui exprime aussi les ambitions du festival de ne pas se contenter d’une pensée unique et de ne pas hésiter à susciter la remise en question.

En raison de problème de santé, l’historien Pascal Blanchard ne pourra pas être présent ce mardi et les deux rendez–vous prévus sont annulés, a annoncé ce lundi le Festival Nostre Mar.

Il y a quelques jours, cet historien référence des études postcoloniales en France avait accordé à L’Indépendant un long entretien dans lequel il présentait le monumental ouvrage collectif consacré à François Mitterrand qu’il a dirigé.

https://www.valeursactuelles.com/faits–divers/arrestation–de–boualem–sansal–dix–ans–requis–en–appel–contre–lecrivain–franco–algerien

Arrestation de Boualem Sansal : dix ans requis en appel contre l’écrivain franco–algérien

Mardi 24 juin, la Cour d'appel d'Alger a requis dix ans de prison et un million de dinars d’amende contre l’écrivain franco–algérien pour « atteinte à l’intégrité du territoire national ».

Par valeursactuelles.com

Publié le 24 juin 2025 à 13h49

image23 L'écrivain franco–algérien, Boualem Sansal. © SYSPEO/SIPA

La Cour d’appel d’Alger a requis, ce mardi 24 juin, une peine de dix ans de réclusion à l’encontre de l’écrivain franco–algérien Boualem Sansal. Cette demande du parquet intervient deux mois après sa condamnation en première instance à cinq ans de prison ferme et 500 000 dinars d’amende (environ 3 500 euros) pour « atteinte à l’intégrité du territoire national », rappelle CNews.

Âgé de 80 ans, l’auteur a comparu brièvement devant la cour. « Le parquet réclame dix ans de prison et un million de dinars d’amende (6 600 euros) », a déclaré le procureur général à l’issue d’une audience qui n’a duré qu’une quinzaine de minutes. Le verdict est attendu le 1er juillet.

Incarcéré depuis novembre 2024, Boualem Sansal est accusé d’atteinte à l’unité nationale, mais également de détention de contenus menaçant la sécurité de l’État, ou encore de propagation d’informations jugées nuisibles à l’économie nationale. L’écrivain conteste l’ensemble des accusations.

La santé de l’écrivain au cœur des préoccupations

Souffrant d’un cancer de la prostate, l’intellectuel voit sa situation de santé au cœur des préoccupations de ses proches et soutiens. « Son âge et son état de santé rendent chaque jour d’incarcération plus inhumain encore. J’en appelle au président algérien : la justice a failli, qu’au moins l’humanité prévale », a plaidé son avocat, Me François Zimeray, dénonçant une « détention cruelle ».

L’affaire a suscité de nombreuses réactions en France, alors que les relations diplomatiques entre Paris et Alger traversent une période tendue. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean–Noël Barrot, avait fait part, en mai dernier, de son inquiétude concernant l’état de santé de Boualem Sansal, appelant les autorités algériennes à un « geste d’humanité ».

Malgré les multiples appels à sa libération, y compris de la part du président Emmanuel Macron, aucune réponse officielle n’a été apportée par Alger à ce jour

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À la recherche du socle commun

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