Bernard TRICOT, (1920-2000) négociateur aux accords d'évian en 1962 et de Melun
 
         
   


Issu du conseil de l'état, il s'occupe des affaires Algériennes de 1958 à 1962
la complaisance fut le fil directeur de la vie de Bernard Tricot, qui était né à Aurillac, le 17 juin 1920.
Du Conseil d'État au cabinet du président du Conseil, du secrétariat général du ministère des Armées à celui de la présidence de la République, ce haut fonctionnaire de tradition - issu du dernier concours direct d'accès au Conseil d'État d'avant la création de l'E.N.A
Il est mort le 10 juin 2000 la mort, du plus actif fossoyeur de l’Algérie française sous les ordres de son maître le félon De Gaulle
Chef de barbouzes, propagandiste véreux muni de tous les pouvoirs, sous-marin de tous les coups tordus du régime, ce sinistre personnage avait, après la liquidation, sévi dans les allées du pouvoir, toujours dans le même sens de anti-france
Bernard Tricot participe aux mauvais coups.
Deux points forts sont ici à noter : les négociations de Melun ou d’Évian où Bernard Tricot a été conduit à jouer un rôle majeur d’action, et de conception c'est dire le plus grand incapable pour l'histoire de France , et la malheureuse affaire du Rainbow Warrior qui est l’occasion du montrer une nouvelle fois son incapacité par ses conclusions de son enquête .
Pendant 1968 le secrétaire général de l’Élysée entendait son fils être interviewé à la radio comme porte-parole des étudiants en colère, c'est dire sa maitrise de sa famille.
Les rebelles du F.L.N veulent donc traiter directement avec De Gaulle, qui désigne, pour engager les contacts, le colonel Mathon, du cabinet de Debré, et son homme de confiance, Bernard Tricot.
Je ne saurais douter de la probité intellectuelle de ce dernier.
Mais, pour profiter de la rupture entre les organisations intérieure et extérieure rebelles, la désignation d'un incapable grand commis de l'État était-elle vraiment opportune ?

 
 

C'est un technocrate qui, dans la solitude de son bureau élyséen, ne croit qu'à l'émancipation de l'Algérie. Les seuls interlocuteurs valables, à ses yeux, sont les dirigeants de Tunis. Aussi lorsque, dira-t-il, intervient « cette affaire extraordinaire : toute une wilaya, semble-t-il, veut négocier pour un cessez-le-feu partiel », il est sceptique, car ce n'était pas du tout dans ses projets. Pour lui, l'essentiel est la négociation avec le F.L.N.
Il faut tout de même discuter avec Si Salah, car, « dans la mesure où il y aurait eu avec la wilaya 4 des négociations qui auraient avancé, qui auraient donné au G.P.R.A. le sentiment qu'il fallait mettre fin au conflit parce que ses troupes ne suivaient pas, ce devait être un adjuvant pour ces négociations avec le F.L.N. ». (Laurent theiss, Philippe ratte, op. cit)
Ainsi, pour Bernard Tricot, la négociation politique et la reddition militaire sont liées : une reddition militaire obtenue sans consultation du G.P.R.A. ne risquerait-elle pas de faire échouer l'accord à conclure avec le F.L.N. ?
Or. pour l'Elysée, cet accord est indispensable à la paix en Algérie.
A Tunis, le G.P.R.A. ne peut s'éloigner de deux impératifs : préserver l'autorité de l'exécutif et ne rien concéder à la paix sans que l'avenir politique ne soit au préalable assuré. La menace que pourra faire planer le gouvernement français, avec la « paix des braves », incitera Tunis à reprendre ses chefs en main pour déjouer la reddition. On n'ignore pas à Paris le sang qui coule lors de chaque purge. C'est une grave menace pour les chefs de la wilaya 4, dont l'Elysée ne tiendra pas compte.
Le 10 juin 1960, le président de la République reçoit, à l'Elysée, trois chefs rebelles. Qui sont-ils ? Si Salah, le chef de la wilaya 4, le commandant Mohammed, un « dur » qui s'est distingué par sa cruauté dans les purges antérieures, et le responsable politique Lakhdar. Entre temps, ces trois hommes ont pris des contacts avec d'autres chefs de wilayas. Ils tiennent pour certain que les armes seront déposées dans une région allant de l'Ouarsenis à la Grande Kabylie et de la côte à l'Atlas saharien. La contagion gagnant, sans doute peut-on espérer assurer la paix dans toute l'Oranie, l'Algérois et la Grande Kabylie.
L'opération est inespérée. Que se dirent De Gaulle et ses visiteurs ? On l'ignore, mais on sait que le chef de l'État reçut ses interlocuteurs avec hauteur ; il refusera même de leur serrer la main à la fin de l'entretien. Ce n'est pas dans les traditions françaises. Lorsque Abdel-Kader fit sa soumission, les honneurs militaires lui furent rendus par le colonel de Montauban. Il était d'usage dans l'armée d'Afrique de saluer le courage des vaincus. L'attitude de De Gaulle froissa Si Salah. En outre, ce dernier, qui ne veut pas passer pour un traître, demande à s'entretenir avec un chef historique, Ben Bella, pour le mettre au courant de la situation critique des wilayas et de l'impossibilité de continuer la lutte à l'intérieur de l'Algérie. Obtenir l'aval de Ben Bella est pour lui indispensable sur le plan moral ; cet accord enlèvera tout scrupule aux chefs des wilayas qui seraient encore hésitants. L'autorisation de se rendre au château d'Aulnoye lui est pourtant refusée.
Le 14 juin 1960, De Gaulle, dans une allocution télévisée, se tourne vers les dirigeants de l'insurrection. Il leur déclare les attendre « pour trouver avec eux une fin honorable aux combats qui traînent encore, régler la destination des armes, assurer le sort des combattants. Après quoi, tout sera fait pour que le peuple algérien ait la parole dans l'apaisement. La décision ne sera que la sienne »...
Fin mai 1962, quelques semaines après ces accords, M. Bernard Tricot, Délégué général du Haut-Commissariat, précisait les droits et garanties des européens d’Algérie.


Accords d’Evian Droits Et garanties des Européens


Dans sa déclaration, M.Bernard Tricot a commenté les droits et les garanties donnés aux Européens par les accords ; « Il faut distinguer les français dit de ‘passage’ et les français enracinés.
Bernard tricot dans la déclaration qu’il a faite aux journalistes a mis l’accent sur tout ce qui devait encourager les Européens à revenir, sinon à rester dans ce pays neuf.
Le délégué général du Haut-Commissariat a souligné les droits et les garanties des européens, définis par les accords d’Evian, ainsi que le contexte dans lequel ils vont entrer en application.
M. Tricot a d’abord précisé la valeur juridique des accords d’Evian en soulignant qu’il ne s’agissait pas seulement de déclarations de principes et ceci pour trois raisons :
1. - Lorsque le peuple algérien se sera prononcé, les accords entreront immédiatement en vigueur. Ils constitueront des règles de droit qui s’imposeront à l’Etat algérien, comme à l’Etat français.
2. - D’autre part, les représentants du FLN ont signé ces accords et se sont engagés.
3. - Enfin le contenu de ces accords est conforme à la nature des choses et correspond à l’évolution des relations de la France et de l’Algérie.
La valeur des accords a poursuivi M. Tricot, a d’autres sources que juridiques « les rapports franco-algériens sont unifiés, rendus organiques par les formules de coopération qui se sont dégagées à Evian. »
Pas de rupture à craindre
« Ainsi, la date du 1er juillet n’ouvre pas, comme certains Européens le craignent, un gouffre, une rupture. Il y a à cela deux raisons :
1. - D’abord parce que durant ces derniers mois, des responsabilités ont été confiées à des personnalités algériennes notamment musulmanes. Par exemple, préfets et sous-préfets sont en majorité musulmans.
2. - La France conservera en Algérie des structures qui sont importantes
A) Armée. - Ses effectifs doivent être ramenés à 80.000 homes dans les douze mois. C’est-à-dire que, durant ce délai, resteront des effectifs supérieurs à ceux qui étaient stationnés en Algérie avant le 1er novembre 1954. A l’issue de trois années, il n’y aura plus d’armée, sauf à Mers-el-Kébir et sur certains aérodromes, notamment au Sahara. »
B) Administration. - Demeureront aussi en Algérie divers offices et d’institutions français : Offices d’anciens combattants, office universitaire , office financier, représentation consulaire très compacte, une chaîne d’établissement d’enseignement. »


La coopération


« Il y a encore d’autres raisons qui comptent plus que ces arguments » a poursuivi M.Tricot :
1.) Influence du passé. « Admettre que 130 ans de présence française puissent se trouver annulés en une nuit, représente une vue pessimiste des choses. L’Algérie se trouve liée au monde occidental ; je ne veux pas dire par là, à un système d’alliance particulier. »
2.) La langue française. « Je crois que cela doit demeurer. Aujourd’hui, il n’y a jamais eu autant d’hommes, de femmes, d’enfants, qui parlent français. La scolarisation a provoqué un développement massif du français.
Les accords d’Evian ont prévu l’usage conjoint de l’arabe et du français, notamment en justice. D’ailleurs, un pays qui a accédé au monde moderne par une langue, subirait un recul s’il s’en passait, ou, pire, s’il en changeait.
Je peux citer encore d’autres facteurs : le Plan de Constantine, qui a créé des besoins et des lieux nouveaux, le phénomène psychologique que constitue le mûrissement des musulmans, dans la masse et dans l’élite, mûrissement que l’on peut attribuer à l’effort de comprendre qu’ils ont fait durant les sept dernières années.
Je l’ai constaté, a dit M.Tricot, durant les négociations, quand nos interlocuteurs passaient de notions abstraites à quelque chose de plus élaboré et plus concret. C’est dans ce cadre et ce contexte que seront appliqués à la date prévue, les accords d’Evian. »


Rappel des faits autour du sabotage du Rainbow Warrior, navire de Greenpeace, en 1985.


Dans la nuit du 9 au 10 juillet 1985, le Rainbow Warrior était coulé par des agents secrets français dans le port néo-zélandais d'Auckland, tuant un photographe à bord sur des instructions du gouvernement socialo communiste de l'époque dirigé par François Mitterand.
L'affaire allait devenir l'un des plus gros scandales de la première présidence de François Mitterrand avec l'aide du bon à rien Bernard Tricot.
Alors qu'il va entamer une campagne de protestation contre les essais nucléaires français sur l'atoll de Mururoa, deux mines coulent le navire de Greenpeace.
L'enquête de la police néo-zélandaise aboutit rapidement à l'interpellation le 12 juillet de deux agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les " faux époux Turenge " (le commandant Alain Mafart et le capitaine Dominique Prieur).
Une enquête administrative, confiée au conseiller d'Etat l'incapable Bernard Tricot, qui met hors de cause le gouvernement et la DGSE.
Le 22 septembre, le Premier ministre Laurent Fabius, dans une déclaration spectaculaire, révèle la "vérité cruelle" : " Ce sont des agents de la DGSE qui ont coulé le Rainbow Warrior", "ils ont agi sur ordre".
Charles Hernu, ministre de la Défense et ami fidèle de Mitterrand, est contraint de démissionner. L'amiral Pierre Lacoste, patron de la DGSE, est remplacé.
Le 22 novembre 1985, Alain Mafart et Dominique Prieur sont condamnés à 10 ans de prison par la justice néo-zélandaise, puis transférés sur la base militaire française de l'atoll d'Hao moins d'un an plus tard, à l'issue de négociations serrées, ce furent les seules condamnations..
Le rapport de complaisance de Bernard Tricot est bien oublié.