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KHELIFF Rabah Le capitaine Rabah Kheliff, patriote et républicain, homme de paix, de fraternité s'est éteint, le 3 novembre 2003 à Lyon, à l'âge de 70 ans, des suites d'une longue maladie. |
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Président Fondateur de l'Union Nationale des Anciens Combattants Français Musulmans (UNACFM), le Capitaine (E.R) Rabah Kheliff s'est éteint, le 3 novembre 2003, à la suite d'une longue maladie contre laquelle il luttait depuis quelques années avec l'énergie. Il était adhérent du Cercle algérianiste de Lyon au titre de président de l'Union Nationale des Anciens Combattants Français Musulmans (U.N.A.C.F.M). Nous le savions gravement atteint, mais nous espérions tous le voir triompher une fois de plus de l'adversité, comme il l'avait si souvent fait sur les champs de bataille, et en particulier à Dien Bien Phu. Il a été présent jusqu'à son dernier souffle aux côtés de ses frères anciens combattants et harkis qu'il a défendus de toutes ses forces. Il avait tenu à organiser lui-même la journée nationale du 25 septembre 2003 à Lyon en hommage à leur tragique destin. Archives sonores de Bab el Oued Story
Le 5 juillet 1962 à Oran, seul officier français à enfreindre les ordres prescrits, il fit face à l'A.L.N. avec ses Chasseurs, arrachant des centaines de ses compatriotes pieds-noirs à une mort certaine, s'exposant ainsi Voici comment le capitaine Rabah Kheliff raconte son action du 5 Juillet 1962 à Oran dans l’archive sonore de Bab el Oued Story . " Je commandais la 4e Compagnie du 30eme Bataillon Chasseur à Pied (BCP) et ayant des renseignements, comme tous mes camarades, alors que j’étais le seul officier FSNA, (Français de Souche Nord Africaine ) disions-nous à l’époque, dans cette unité de chasseurs, unité d’élite, (...). Ayant eu des renseignements qui m’affirmaient que les membres du FLN ramassaient dans Oran et sur les routes les pieds-noirs et bien sûr les Musulmans qui étaient pro-français, pour les amener dans des camions et les fusiller avant de les jeter dans le Petit Lac, qui, paraît-il, actuellement serait cimenté. (Je préfère parler au conditionnel puisque je n’ai pas vu ces actions, elles m’ont été rapportées). J’ai téléphoné au colonel commandant le secteur qui était mon patron hiérarchique le plus élevé et à son adjoint. Le commandant m’a dit : « Khellif » je comprends très bien ce que vous ressentez, je vous laisse faire selon votre conscience, mais attention ! Je ne vous ai rien dit. " J’ai considéré cette réponse comme un feu vert et un encouragement. J’ai alors embarqué la moitié de ma compagnie et je me suis dirigé vers le point de regroupement - un des points de regroupement -, qui se trouvait devant l’ancienne Préfecture à Oran qui doit toujours être Préfecture aujourd’hui et là effectivement, j’ai vu, d’un part une colonne, colonne par trois ou quatre, de femmes, d’enfants, de vieillards pieds-noirs, des centaines, qui étaient gardés par la valeur d’une section du FLN et qu’on s’apprêtait à embarquer pour une destination inconnue. Devant la Préfecture, il y avait un planton. Je demande à ce planton où se trouve le Préfet. Il m’a montré un monsieur, petit, costaud, chéchia rouge qui grimpait les escaliers de la Préfecture. J’ai donc en trois enjambées rejoint ce Préfet et je lui ai dit : " Monsieur le Préfet, je vous donne trois minutes pour faire libérer tous ces gens-là. Sinon, je ne réponds plus de rien." Le Préfet en question n’a pas répondu, il est redescendu avec moi et il a été voir le patron de la section du FLN. La palabre n’a pas duré longtemps. Les gars du FLN sont montés dans leur camion, sont partis. Oh ! C’était la joie " S’étant quelque peu éloigné de son détachement, le capitaine Kheliff fut ensuite frappé et blessé par des civils algériens. Ses hommes vinrent le dégager, mais il évita de faire ouvrir le feu. L'issue du drame algérien constitue pour lui, comme pour beaucoup d'autres, un réel déchirement. Son comportement exceptionnellement courageux, notamment à Oran, en juillet 1962, nécessite son rapatriement sur l'hexagone dans des conditions particulièrement périlleuses. Profondément croyant, il avait été un des fondateurs de la grande mosquée de Lyon dont il assurait la présidence. Nous garderons en mémoire son imposante silhouette, sa légendaire bonté, sa sagesse, son mépris du danger, son sens du devoir et son patriotisme. C'était un sage, dans toute l'acception du terme. À sa veuve, à ses enfants et petits-enfants, nous présentons nos condoléances attristées. La prière des morts fut bouleversante, elle ressemblait à toutes les prières des défunts. C’était l’entente et la concorde que Rabah Kheliff espérait et prônait à toutes occasions de son vivant. Et je me laissais aller à rêver : je nous voyais tous et toutes là-bas, à Alger, avant le 1er novembre 1954, toutes origines confondues, unis et conscients qu’il restait une grande oeuvre française à terminer, une communauté à faire entrer dans ce 21e siècle qui s’annonçait. Rabah, nous ne t’oublierons jamais. A son épouse madame Fatma KheIiff, à ses enfants Jacques, Eric, Fatima et Samia, ses petits-enfants Baptiste, Nicolas, Margot, Laura, Hippolyte, Elleonor, nous présentons nos condoléances les plus fraternelles.
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Quelques paroles de Rabah Kheliff " Le lieu prière n'est pas mieux considéré, puisqu'il peut être annexé par des membres des confréries intégristes visant à devenir une cellule politique où des agitateurs venus souvent du Proche-Orient sous couvert d'études où de droit d'asile, contribuent à transmettre des consignes subversives poussant à renverser l'ordre établi ". |
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Ecoute du regretté Rabah Kheliff Avec ses Chasseurs, arrachant des centaines de ses compatriotes pieds-noirs à une mort certaine, s'exposant ainsi aux foudres du général Katz...... |
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In Memoriam " Nous, les Patriotes Français de souche nord africaine, aimons trop la France pour permettre à quiconque de l'insulter ou de cracher sur son drapeau pour lequel nous avons versé tant de sang, donné notre jeunesse et la vie de beaucoup des nôtres " . Alors, la France qui a accueilli des étrangers de toutes origines et nationalités, doit être respectée chez elle et ceux qui ne l'aiment pas doivent avoir la décence de ne pas manger son pain et de ne pas cracher dans la soupe qu'elle leur sert. À bon entendeur salut ! " Rabah Kheliff |
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