Camus et le terrorisme

 
 


 

Camus et le terrorisme

par

Jean Monnneret


 
   


L'historien Jean Monneret se focalise, dans son essai, "Camus et le terrorisme" (Michalon), à paraître le 12 septembre 2013, sur "la condamnation par l'écrivain de la terreur comme système politique et arme de guerre".
Camus a combattu le stalinisme comme il avait combattu le national-socialisme, dit l'auteur, et ce sont ces mêmes convictions qui le conduisirent à rejeter les actions du FLN durant la guerre d'Algérie.

 
 
Date de parution : 12/09/13
Editeur : Michalon
ISBN : 978-2-84186-709-7
EAN : 9782841867097
Poids : 0,219 Kg
Dimensions : 13,0 cm × 20,0 cm × 1,5 cm
   
 
 

Dans cet ouvrage, Jean Monneret s'applique à retracer ce que fut l'évolution intellectuelle d'Albert Camus face au système politique du terrorisme. Il analyse les principaux ouvrages de l'auteur, dont « l'Homme révolté et Les Justes », et les commentaires qu'en ont tirés Olivier Todd, Robert Zaretsky et Michel Onfray. Il part de la déclaration du Prix Nobel en décembre 1947 - déclaration souvent falsifiée - qu'il rectifie comme suit :
« A l'heure ou nous parlons, on jette des bombes dans les tramways d'Alger. Ma mère peut se trouver dans l'un de ces tramways. Si c'est cela la justice, je préfère ma mère ». Il contredisait ainsi le sens de l'Histoire des idéologues, et l'idée que « la fin justifie les moyens ».

Exclu du parti communiste en 1937, Camus a suivi les contradictions du communisme à l'heure du voyage de Laval en Russie.
En Algérie, ces contradictions conduisaient à accuser les nationalistes de fascisme. En 1942-43, l'expérience de la Résistance, à Lyon puis à Paris, révèla à Camus l'abjection totalitaire du nazisme et du stalinisme, et lui fit condamner l'avilissement de l'homme dans les camps. Il constatait également que la résistance française ne pratiquait pas le terrorisme, contrairement à l'opinion de Badinter.

L'opposition de Sartre contre Camus, développée dans les colonnes des Temps modernes, met en lumière le rôle des juges-pénitents, compagnons de route de la révolution soviétique, elle-même héritière de la terreur de 1793. La même illusion conduit au soutien du FLN, adepte du terrorisme révolutionnaire, et dont la prétention laïque s'appuie en fait sur la théocratie islamiste et provoque la guerre civile arabo-musulmane.

Tout en condamnant la pratique de la torture, Camus observe que la dénonciation de la répression encourage les terroristes. L'échec de sa campagne pour la Trève civile entraîne son refuge dans le silence, face à une situation inextricable où l'Algérie meurt de résignation généralisée. Passant en revue les justifications de la violence « libératrice du peuple », de Zohra Driff à Pontecorvo et à l'exposition du Musée de l'Armée, l'auteur relève un nœud inextricable d'accusations qui se poursuit dans la guerre civile des années 90. La vertu du révolté, selon Camus, serait au contraire de ne pas céder au mal.

La thèse camusiennne de 1937, Métaphysique chrétienne et néoplatonisme, révèle certains ressorts de sa philosophie. Il oppose l'héritage gréco-latin de Plotin et Saint Augustin au messianisme marxiste et au nihilisme des mauvais génies de l'Europe (Hegel et Nietzsche). Il se prononce ainsi pour la philosophie méditerranéenne de la mesure.

En conclusion, Jean Monneret estime que le terrorisme, devenu islamiste et mondial, appelle le recours aux armes spirituelles. Plusieurs annexes documentées complètent cette réflexion enrichissante.

Maurice Faivre, le 12 août 2013

   
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