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L’AUTEUR : Jean-Jacques Jordi, docteur en histoire et spécialiste des migrations en Méditerranée occidentale aux XIXe et XXe siècles, dirige actuellement le Mémorial national d’outre-mer à Marseille. Auteur de nombreux ouvrages, il s’efforce de vulgariser l’histoire de la colonisation et de ses acteurs. Il revient ici sur de nombreux de clichés qui occultent une histoire souvent douloureuse.

Les idées reçues : Les Pieds-Noirs vivaient entre eux - Les Pieds-Noirs étaient tous des colons richissimes - Les Pieds-Noirs étaient tous pour l’Algérie française - La France a abandonné les Pieds-Noirs à leur sort à leur retour - Leur dynamisme leur a permis de réussir - Ils sont des caricatures d’eux-mêmes.

Résumé

L'évocation des pieds-noirs suscite parfois des préjugés que l'auteur cherche à circonscrire en mettant l'accent sur leur histoire et sur la colonisation et l'Algérie française.
Quatrième de couverture

Que savons-nous des Pieds-Noirs ? L'origine même de ce nom se perd dans les anecdotes et les mythes. Et pourtant, dès qu'on les évoque, les idées reçues abondent : le Pied-Noir parle fort, est raciste, colonialiste, a fait suer le burnous, vote Front national... autant de clichés qui occultent une histoire douloureuse dont le slogan «La valise ou le cercueil» résume toute la violence et les traumatismes engendrés.

Loin des préjugés et des discours passionnés, cet ouvrage dresse un portrait de ces Pieds-Noirs souvent perçus comme Français... mais aussi vaguement étrangers.

Pieds-Noirs : des idées reçues qui ne passent pas

C'est bien connu : le Pied-Noir était un affreux colon raciste ayant volé la terre des Arabes. Voilà pourquoi il vote FN. Exagère-t-on? Pas du tout si l'on se place du point de vue des idées reçues encore en vogue. Vous en voulez d'autres? Les Pieds-Noirs se reconnaissent à leur accent, sont organisés en lobbies et, bien sûr, mangent la mouna le dimanche avant de se verser une anisette en s'exclamant "Poh! poh! poh! dis lui... L'été 62, celui où un million de Français étaient rapatriés sur une terre qu'ils n'avaient jamais vue, a beau être loin, les clichés ont la vie dure. Les Pieds-Noirs et leur histoire continuent en 2009 à être stigmatisés selon des idées reçues et parfois véhiculées pour des raisons politiques. La remarquable collection "Idées reçues" (Les Francs-maçons, Le climat, Les homosexuels...) a demandé à l'historien marseillais Jean-Jacques Jordi de disséquer les images collant aux basques des Pieds-Noirs. C'est en s'appuyant sur des rapports administratifs (90 % des Français d'Algérie n'étaient pas colons mais artisans, manœuvres ou fonctionnaires) et des archives jamais révélées que procède Jean-Jacques Jordi. Prenons le soutien au FN. " C'est un a priori. Même si tous les Pieds-Noirs, et seulement eux, avaient voté Le Pen, il aurait fait moins de 2%. Le vote pied-noir n'existe pas. Après la mort de de Gaulle, qui a eu tout intérêt à assimiler la population à l'OAS et à faire passer les Pieds-Noirs pour des factieux, chacun a retrouvé sa famille politique. "
En sens inverse, l'auteur relativise la "croyance" pied-noire selon laquelle, avant 1830, il n'y avait rien. " Il existait des villes, des orangeraies, des domaines pris par les Turcs au cours des siècles précédents. Ailleurs en revanche, dans la plaine de la Mitijda par exemple, on leur doit tout." Ce livre est un salutaire dépoussiérage. Il rétablit une vérité historique due, notamment, à des dizaines de milliers de Provençaux nés " là-bas ".
Source : in La provence du 8 février 2009 - Philippe Schmit