Devoirs de vérité

 
 


 

Devoirs de vérité
par

François Hollande

 
       
   

Dans son ouvrage Devoirs de vérité, François Hollande, premier secrétaire du PS
Evoque la guerre d'Algérie, François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste français éstime « Nous avons encore des excuses à présenter au peuple algérien ».
François Hollande répondait alors à la question, particulièrement sensible pour les socialistes français, des positions prises par la SFIO, ancêtre et de l’actuel PS- en 1956 alors qu’elle dirigeait le gouvernement dit de « Front républicain » et qui s’était notamment traduites par le vote de la loi dite « des pouvoirs spéciaux » qui déléguait les pouvoirs civils à l’armée en Algérie.
« S’il faut, que sur 1956 et les pouvoirs spéciaux, je sois plus explicite, je le fais ici, au nom du Parti socialiste aujourd’hui. Nous sommes comptables du passé et responsables de l’avenir. La SFIO a perdu son âme dans la guerre d’Algérie. Elle a ses justifications mais nous devons encore des excuses au peuple algérien. Et nous devrons faire en sorte que cela ne se reproduise plus ». Il faut, à ce sujet, rappeler que la SFIO et le Front républicain des élus sur un programme dit du « triptyque : cessez-le-feu, discussions, élections »- avaient abandonné toute velléité de réforme et s’étaient alignés sur les positions des Français d'Algérie, après ce qui est resté connu comme « la journée des tomates », celle du 6 février 1956 qui avait vu le chef du gouvernement français, Guy Mollet, accueilli par des jets de tomates devant le monument aux mortsd'Alger.

 

(© APERS 2011)

 
  • Broché: 294 pages
  • Editeur : Stock (10 mai 2006)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2234059348
  • ISBN-13: 978-2234059344
    Prix : 18 €
  • Parution : mai 2006
 
Ce revirement stratégique avait été consacré par la présentation et l’adoption de la loi dite des pouvoirs spéciaux avec le soutien des députés communistes qui devait donner, les pouvoirs de police aux paras du général Massu.
Cette loi servira ainsi, en particulier dans la capitale, à justifier les arrestations massives.. C’est cette même armée qui, en mai 1958, sera au centre des tous les complots algérois qui allaient entraîner la prise du Bt du gouvernement général, la création des comités de salut public, la chute de la IVème république et le retour aux affaires du général de Gaulle, retour qui sera adoubé par les dirigeants de La SFIO et particulièrement par son secrétaire général, Guy Mollet.
Le premier secrétaire du PS désigne-t-il aussi clairement les responsabilités politiques de la SFIO dans la conduite française de cette guerre dont il estime, par ailleurs, comme pour mettre un bémol à ses propos, qu’« elle avait ses justifications » qu’il se garde bien de préciser, l’essentiel restant dans cette première reconnaissance par un parti de gouvernement français et pôle traditionnel de la vie politique française du devoir de « présenter des excuses » au peuple algérien. Il importe alors, pour mesurer toute la portée de la position exprimée par François Hollande, de relever qu’il souligne s’exprimer « au nom du Parti socialiste français » qu’il engage de manière formelle, et tout semble indiquer que cette prise de position pourrait en appeler d’autres dès lors que le premier secrétaire du PS marque, visiblement autant à l’adresse des ses camarades que de l’opinion, que « nous sommes comptables du passé ».
Au-delà même du fait qu’il convient de replacer l’ouvrage de Hollande dans le contexte d’une précoce et dure campagne pré-présidentielle en France, il n’est pas sans signification que « les devoirs de vérité » auxquels s’astreint le premier secrétaire et peut-être candidat socialiste à l’élection de 2007 y incluent les enjeux de la mémoire de la guerre d'Algérie. Les polémiques sur les dispositions de la loi de février 2005 donneront une plus explicite traduction politique. Il n’est pas possible à l’observateur de ne pas rappeler, au sujet de cette loi, le lapsus forcément lourd de sens, du vote des sénateurs socialistes dûment rappelé par les élus de la majorité UMP à l’origine du texte qui signale, à tout le moins, que le refoulement d’une culpabilité algérienne est à ce point partagé au sein de la classe politique française.
Il ne pouvait échapper au premier responsable du Parti socialiste français que la loi de février 2005 avait provoqué, en Algérie, une sérieuse relance d’une demande de repentance française jusque-là exprimée en termes relativement diplomatiques par le chef de l’Etat algérien dans son discours devant les députés de l’Assemblée nationale française en juin 2000 et qui, aujourd’hui, confère pratiquement à la conditionnalité de toute relance ou refondation des relations entre les deux pays.
Cinquante après le vote des pouvoirs spéciaux de mars 1956 qui décide l’intensification de la guerre le Parti socialiste, par la voix de son secrétaire général, décide de rompre avec ce passé.
Cette liste de livres et publications n'est évidemment pas exhaustive et est en perpétuelle évolution. Malgré nos soins, il est possible qu'une des adresses ne soit plus valide, signalez le nous ainsi que les livres qui vous semblent digne d'intérêt.
Merci d'avance