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Alger de mon adolescence |
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Alger de mon adolescence (années 50) Après une adolescence dorée à Alger, comme beaucoup d'autres Sydney Boisis est contraint de quitter cette belle terre car la guerre sévit et amène son flot de malheurs. |
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Alger la Blanche où la poésie se promène dans les ruelles aux mille senteurs. La Casbah mystérieuse, Padovani, Bâb el oued, la rampe Valée… que d'émotions à l'évocation de ces noms ! La vie simple et heureuse des communautés où le sentiment de fraternité se lit sur les visages. Francis le beau gosse de Bâb el oued, Hacène le fan d'Elvis, la belle Hélène du Champ de Manœuvre, Max le passionné de foot, Mouloud le serveur au Tandja…Tous bercés par les flots bleus sous le regard brulant du roi des cieux. |
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Prologue Avant que ne survienne l'hydre de la guerre, Alger était un paradis. Le cœur d'Alger battait d'une même pulsation, car malgré les différences de mœurs, de coutumes, de religion, les gens dans leur grande majorité affichaient la simplicité, le goût du travail, protégeaient la vie familiale dans ce qu'elle a de plus noble. J'ai vu le jour en Février 1940 dans un quartier modeste, au beau milieu de la rampe Valée. Nous partagions mes parents, mon frère et mes deux sœurs un minuscule deux pièces. Ma croissance fut fertile, j'ai eu comme tous mes copains d'alors, des épreuves et des peines qui m'ont endurci. Les lendemains qui chantent furent nombreux, et mon âme et mon corps furent désaltérés par un nectar qui n'en finit pas de couler dans mes veines de senior. Dans la pleine jeunesse, fier de mes dix huit ans, j'ai un sentiment d'exaltation car à chaque fois que mes jambes me portent du début de ma rampe jusqu'à son summum j'ai l'impression que la route du paradis doit lui ressembler. A l'inverse, lorsque j'aperçois de là-haut tous les lacets et ceux que j'imagine, il me vient une folle envie de retrouver le centre d'une activité bouillonnante où toutes les cultures se côtoient sous un même soleil dispensateur de vie. Alors, porté par des ailes invisibles, je dévale mes chers lacets un à un emplissant mes poumons de l'air marin iodé. C'est une féerie, un kaléidoscope, je ne réponds à aucun appel, m'enivre des senteurs, des parfums de mes orangers, de mes eucalyptus, tout un peuple vivant. Je retrouve la vie quotidienne de mes concitoyens, je pressens leurs joies, leurs peines, ce sont mes frères et peu importe le nom de leur Dieu. J'ai trouvé le secret du bonheur, il est clair comme l'eau de source, ne me coûte rien, c'est le regard que je porte sur les autres qui est tout. Ici la nostalgie n'a pas place, et, en harmonie avec Jean Giono, ma joie demeure à jamais ! |
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