Blida une ville pleine de douceur et de vie, avec jardins enchanteurs, parfums d'orangers, dans l'ouvrage de Michèle Manvit-Salles "BLIDA DE MA JEUNESSE".

Nous avons d'un côté la vue de la plaine, de l'autre celle de la montagne, que nous croirions toucher de la main, tant elle est proche, et domine de haut la ville assise à ses pieds. Eugène Fromentin, peintre et écrivain, a merveilleusement évoqué Blida dans ces lignes, à la fois poétiques et précises. Tous les Blidéens peuvent ressentir en les lisant la présence toute proche de la montagne qui constituait leur décor quotidien. Au début de l'hiver, les premières neiges apparaissaient sur les sommets... puis les pentes se couvraient, au gré des années d'une couche épaisse et brillante. La ville, construite au pied de l'Atlas Tellien, étalée sur les berges de l'Oued-FI-Kebir, à une altitude de 270 m, est limitée par la plaine de la Mitidja, qui, vers le nord, mène à la Méditerranée. A 50 km d'Alger, reliée par la première ligne de chemin de fer d'Algérie, elle était la grande ville •• de la Mitidja, débouché commercial vers Alger et son port mais aussi porte du Sud: la ligne Blida-Djelfa permettait tous les échanges commerciaux avec le Dahra, le Titteri, Laghouat, le M'Zab. Elle est toujours restée, dans la légende comme dans la réalité, une ville pleine de douceur et de vie, avec jardins enchanteurs, parfums d'orangers, sources claires et abondantes. On y retrouve l'image de la France en Algérie agriculteurs, ouvriers, artistes, fonctionnaires, petits commerçants. Tous pourtant de nationalités différentes à la création de la ville. Depuis 1840, date d'arrivée des premières familles, ces Allemands, Espagnols, Italiens, Suisses, Français avaient construit ce qui a été notre vie. Blida, la "petite rose" célébrée par les poètes musulmans, avait conservé ses particularités et sa culture, ses maisons basses blanchies à la chaux, aux portes ogivales, ses cafés maures, ses boutiques artisanales. Ses populations de religions différentes, juives, musulmanes, chrétiennes, vivaient côte à côte, toujours dans le respect mutuel des traditions et cultures. C'est cette ville aux multiples aspects et où elle est née que
Michèle MANIVIT-SALLES évoque dans ce magnifique ouvrage.