Danielle Richier : " Louis Bernasconi ... Mon Oncle "
Artiste peintre Algérois

 
                           
 


 

Diplômé de l'École des Beaux-Arts d'Alger, sa ville natale, Louis BERNASCONI n'a pas encore vingt ans quand il part à Paris pour se perfectionner. La guerre de 1939 le ramènera en Afrique du Nord et il s'installera définitivement à Alger où il exposera de 1940 à 1962 dans les galeries les plus connues. Son inspiration artistique se nourrira également de nombreux voyages en Tunisie, Espagne, Portugal, Maroc et Paris toujours, où il exposera sous le patronage du Maître Albert MARQUET, dont il est un disciple et qui fut à l'origine de sa vocation.
La couleur éclate dans tous ses tableaux au style épuré, qui ont la particularité de représenter des paysages luxuriants et des marines, sans personnages. Le Grand Prix de la ville d'Alger lui est décerné en 1953 et les Musées Nationaux des Beaux Arts d'Alger et d'Oran ont conservé ses toiles appartenant à "l'École d'Alger", car il faisait partie de cette pléiade d'artistes, les CAUVY, BENISTI, LAUNOIS, TONA, TERRACCIANO, BOSSERDET, ASSUS, CHOUVET, BROUTRY, BOUVIOLLE pour ne citer qu'eux dont la plupart furent ses amis.

 
 

   

LOUIS  BERNASCONI
Ou l'iniation à la peinture


A travers l'un des artistes algériens qui ont poussé le plus loin l'interprétation,  systématique de la nature.
 
L'idée qui étonne le plus les « profanes » qui n'ont pas pris la  peine de  réfléchir outre mesure aux  problèmes que pose la peinture, c'est que le tableau, loin d'être un support  sur lequel est peinte ou dessinée la reproduction plus ou moins parfaite d'un objet, est lui-même un objet composé à partir d'un thème — portrait, nature morte ou  paysage - que l'on appelle à tort le modèle et qui ne sert que de prétexte.


J e a n - B r u n e


Si l'on ne veut pas admettre ce postulat, on n'a aucune chance d'entrer jamais dans le paradis coloré de la peinture... Mais il est un moyen simple de se convaincre de cette vérité si difficile à tirer de son puits : c'est de regarder les toiles de Louis Bernasconi.
Un « tableau » de Louis Bernasconi c'est un reflet du prétexte... l'image au demeurant assez fidèle pour être facilement reconnue d'un paysage algérien ou portugais. Mais c'est aussi un " objet" dont la composition répond manifestement à des règles propres qui n'ont rien à voir avec celles qui permettent de définir le modèle.


Le paysage est un prétexte.


Le tableau est une œuvre d'art, et - on peut dire qu'il n'atteint à cette dignité que parce qu'il échappe aux sécheresses de la reproduction servile.
Entre le prétexte et la composition du tableau est intervenu le prisme du tempérament de l'artiste. Cette intervention est la seule qui nous intéresse. C'est en elle seule que dorment les fascinations des mystères artistiques. C'est à elle que nous devons le perpétuel renouvellement des images du monde à travers la sensibilité des artistes... et sans elle, l'Art aurait lassé les hommes depuis quelques millions d'années parce qu'il ne leur proposerait que de recommencer sans cesse le tour assommant d'un domaine étriqué.
Cette initiation aux « mystères » de la peinture - le mot mystère étant pris dans son sens, antique — est plus facile à partir de l'Art de Louis Bernasconi,  parce  qu'il est  l'un  des  artistes algériens qui ont poussé le plus loin l'interprétation systématique de la nature.
Louis Bernasconi est né à Alger, en 1905, dans la  villa cachée en  haut  de la rue Lys-du-Pac où il vit encore comme dans une " réserve" que dominent maintenant les « gratte-ciel algérois. Ses parents étaient venus s'installer à Alger en 1855.

     



 

— On devrait, dit Bernasconi, avoir plus dé respect pour ces Algérois... car ils ont bâti un bout d'Alger !...
Le quartier s'appelait à l'époque le « village d'Isly ». Louis Bernasconi, villageois d'Alger, alla donc à l'école au village d'Isly, puis à l'école Dordor et aux Beaux-Arts.
A 19 ans, il partit pour Paris. Il devait y rester 16 ans... et a consenti à rentrer. à Alger que parce que là mobilisation de 1939 l'y a ramené.
Il y a dans la vie de Louis Bernasconi le souvenir d'une autre initiation à la peinture qui tient des anecdotes roses des biographies enfantines.
Sa tante dirigeait le " Royal Hôtel " où Marquet venait peindre quand il passait à Alger, pour étudier les jeux capricieux de la lumière sur les eaux du port. Alors, pour obtenir la paix du jeune Louis Bernasconi, on l'emmenait sur la terrasse, regarder peindre Marquet.
Puis Louis  Bernasconi  a  poussé. Il a exposé à Paris, et un jour de vernissage, je l'ai rencontré dans une galerie de la rue de la Boetie, à côté du Maître Albert Marquet, qui avait tenu à honorer de sa prestigieuse présence l'exposition « du petit garçon qui le regardait peindre ».
Louis Bernasconi, c'est un artiste enfermé dans une conception de l'Art et qui semble avoir offert sa vie à la fidélité de cet idéal. Son œuvre est une longue patience tout entière tendue vers un but précis, c'est un sacrifice offert à la méditation ©t un renoncement consenti par la sagesse aux mille tentations du procédé.
Il a mûri dans la sérénité qui l'habite une image de la nature tissée de calme et d'équilibre et il a passé sa vie à plier son métier aux exigences de ce rêve. Les toiles de Louis Bernasconi sont un récital de composition dont nulle virtuosité inutile ne vient affaiblir la rigueur. Mais elles sont aussi un reflet reposant d'équilibre... le mirage d'un   monde   où   tout repose dans une éternité apaisée et où les passions elles mêmes consentent à sourire dans le sourire des combinaisons  colorées.
Les amis de Louis Bernasconi raillent en lui une habitude qui consiste à. dire : " Ceci ne pose aucun problème ".
Ils ont tort.
Cette petite phrase résume tout entier Louis Bernasconi, artiste gorgé de traditions latines, et chez qui les bouleversements des passions patientent au pied du chevalet.
Si réussir c'est faire comprendre enfin, et mettre à la portée de la foule un rêve longtemps caressé, alors Louis Bernasconi a réussi parce qu'il a atteint le moment où les subtilités de la conception s'épanouissent dans l'aisance de l'exécution.
Mais pour nous, qui sommes tout de même plus difficiles. Louis Bernasconi a réussi parce qu'il est parvenu à nous donner une image personnelle de paysages éternels.
C'est de cette magie que se recommandent toujours les perfections artistiques.

Jean Brune le 8 mai 1954 (journal Algérois)
   

 

Danielle Richier

Louis Bernasconi

Mon oncle , Artiste Peintre Algérois


- Quartier Labagnère - 40140 SOUSTONS

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Danielle BERNASCONI

L'auteur est née à Chéragas, département d'Alger, un mois après le débarquement allié du 8 novembre 1942. Bien qu'ayant vécu son enfance à Casablanca, elle conserve un souvenir très vif d'Alger, où ses parents l'emmenaient passer ses vacances dans la maison familiale de la rue Lys-du-Pac.
Une profonde affection la liait à son oncle Louis BERNASCONI, qu'elle devait retrouver à Fontainebleau où il s'était réfugié après l'exode de 1962. Mariée à Jean-Manuel RICHIER, algérois également, les tableaux, chevalets, pinceaux, photos et articles de presse perpétuent pour eux, à travers l'oncle Louis, le souvenir de l'Algérie heureuse. Ce livre est dédié à leur sept petits enfants.

   
 


Louis Bernasconi
Code éditeur :  978-2-9531144
Prix :40 € + 4 € de port.

Auteur [s] : Danielle Richier
Éditeur : Inconnu
Pages : 260 pages
Imprimé en quadrichromie
. 100 reproductions en couleurs
180 en noir et blanc

Collection : inconnu
Dimensions (cm) : 17 x 24
ISBN : 978-2-9531144-0-9
EAN :  9782953114409