Après 1a Libération par les alliés, de mon mari, nous avions réussi a nous refaire une vie normale quand commença la rébellion en Algérie. Pendant deux ans mon mari servit de nouveau dans les unités territoriale» et ne fut démobilisé qu'en raison de son âge avancé. Nous nous accrochions cependant à notre terre d'Algérie. Nous avons résisté jusqu'à ce jour horrible du 23 mars 1962 où eut lieu le terrible siège du populeux quartier de Bab el Oued où l'armée française tira sur d'innocentes victimes.
Ici. nous devons maîtriser notre émotion. Les termes que nous emploierons seront modérés
— comparativement à ceux que la pauvre femme utilise.
— que parce que nous ne voulons pas en ravivant le drame de la malheureuse faire renaître sa haine.
" Mon mari fut tué ce jour-là dans sa cuisine par une rafale d'armes automatiques qui traversa les volets. Ma fille fut blessée par la même rafale et resta pendant 24 heures avec une balle dans le ventre avant d'être évacuée. "
" Pendant trois jours je restais près de mon mari mort baigné dans son sang."
" Est-ce que vivre un calvaire pareil, demandeencore la pauvre femme, ne mérite pas, sinon de la pitié, du moins un peu de compréhension et de chaleur fraternelle ? Quand il a fallu partir de mon pays en laissant le corps tant chéri de mon mari et tous mes biens. Je pensais pouvoir oublier mon cauchemar."
" Pourquoi faut-il me le rappeler par une feuille du fisc et de la menace de saisie du fisc français ? "