Lettre ouverte au général GEORGELIN

 
     
 
         
 
 
Courrier des lecteurs
 
         
 
 
 

Lettre ouverte au général GEORGELIN


                                          Monsieur,
J’avais déjà peu considération pour  l’officier qui,  ayant fait principalement carrière dans les écoles, les états-majors, les cabinets de toutes sortes et peut-être même les loges, avait atteint le plus haut  grade et la plus haute fonction de l’armée française.
J’avais ressenti de la honte lorsque, faisant fi de toute modestie et de toute dignité, vous aviez accepté  de devenir  le premier grand chancelier, d’origine militaire, dépourvu de tout titre de guerre. Je pensais avoir tout vu  mais je me trompais. A l’arrivisme et à l’outrecuidance, qui vous caractérisent, vous avez ajouté l’infamie  d’une  décision : l’exclusion d‘un  français exemplaire, de l’Ordre de la  Légion d’ Honneur.
 Je vous tiens pour l’unique responsable de cette sanction injuste et partisane. Vous êtes responsable car, en décidant de  saisir le conseil de l’ordre, vous avez obéi immédiatement à la délation d’un Gavoury qui vous sommait par communiqué de presse d’ouvrir une procédure disciplinaire. Vous êtes responsable car  vous  avez  qualifié des propos libres et incontestables (déjà maintes fois tenus et  écrits contre De gaulle Charles par de nombreuses personnalités   appartenant à l’ordre, sans entrainer aucune sanction) en  un acte   contraire à l’honneur et vous avez choisi la sanction la plus grave envers un  patriote irréprochable, OFFICIER décoré et blessé au combat. Vous êtes responsable car vous n’avez pas eu pour  Jean-François Collin, l’indulgence qui  fut accordée  à un ancien président de la république et à un ancien premier  ministre, pourtant  tous deux repris de justice. Vous avez attendu un an avant de rendre publique votre sanction infamante sans avoir eu la correction  d’en informer  auparavant le premier intéressé. Bien que général, vous vous êtes dispensé d’une  tradition et d’un vieil usage de l’armée qui  demande  que toute sanction soit notifiée à l’intéressé  mais aussi clairement  motivée. Et vous y avez ajouté  la maladresse, pour ne pas dire la perfidie, de faire coïncider  l’exclusion de   Jean-François Collin  avec l’annonce d’un wagon de promotions de  « favoris » du pouvoir  comprenant, entre autres ,  l’imam  marocain de Bordeaux et  une avocate qui s’était illustrée dans la défense des terroristes du FLN.
  Certes votre  sanction inique et sans appel, dans la droite ligne des tribunaux militaires d’exception gaullistes qui firent exécuter, emprisonner,  limoger, dégrader et déchoir les  Patriotes Résistants de l’Algérie Française, restera sans effet sur un HOMME qui a toujours fait passer l’HONNEUR avant les honneurs. Mais, elle constitue néanmoins une  PROVOCATION  et un véritable  OUTRAGE  envers les français d’Algérie et tous les patriotes  qui  cultivent encore  une haute idée de la PATRIE et de L’HONNEUR.  Une telle  décision, qui  révèle parfaitement au grand jour, votre conception  sordide et courtisane de l’HONNEUR, ne pouvait rester sans  riposte c’est pourquoi je tiens à vous exprimer, par la présente mon indignation  doublée de mon plus  profond mépris.
         Veuillez agréer, monsieur, les salutations françaises que m’impose la courtoisie.

Jean-Pierre PAPADACCI