Il a à nouveau été question hier après-midi de la stèle de l'Adimad (Association de défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l'Algérie française) au tribunal administratif de Marseille.
Et plus précisément, de la deuxième version de cette stèle, la présence de la première dans le cimetière de Marignane ayant définitivement été jugée inappropriée par le Conseil d’État.
Mais l'Adimad, avant même que le Conseil d'État ne tranche, avait passé un accord avec la commune de Marignane.
Une délibération a été adoptée le 27 octobre 2010 par le conseil municipal et une convention a été passée pour l'installation d'une stèle "légèrement modifiée", sans les quatre dates polémiques, notamment celle de l'exécution de l'assassin de Roger Gavoury, commissaire central d'Alger.
La stèle avait été implantée le 11 mars 2011, à la veille des cantonales.
Hier, Jean-François Gavoury, d'autres descendants de victimes de l'OAS et le préfet demandaient l'annulation de la délibération et de la convention.
Le rapporteur public a rappelé au président que son jugement du 7 juillet 2008 portait sur l'absence de délibération et a cité le rapporteur public du Conseil d'Etat, faisant référence à la 1ere stèle.
Mais il a aussi précisé « vous ne devez statuer que sur la nouvelle stèle, même si des similitudes sont évidentes. La stèle ne procède plus à l'apologie de faits criminels, mais à un attachement à des convictions personnelles'', a-t-il insisté. Il a demandé que soient rejetées les requêtes la visant.
Pour l'avocat de Jean-François Gavoury et un autre descendant, cette stèle est une "provocation", tandis que l'avocat de la commune a estimé qu'il s'agissait d'une stèle "à la mémoire de l'Algérie française" et celui de l'Adimad que "la loi d'amnistie devait être prise en compte". Le jugement a été mis en délibéré.
In La Provence Emmanuelle ELBAZ - 11 janvier 2012
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