Monsieur,
Terrorisé à l’idée qu’une horde de sexagénaires, de septuagénaires, d’octogénaires et même de nonagénaires aurait pu s’opposer à votre forfait, vous avez préféré opérer la nuit, comme tous les profanateurs.
Vous avez oublié que sans nos parents et nos grands-parents, vous ne seriez pas ce que vous êtes aujourd’hui. Mon grand-père est revenu de l’enfer de la Grande Guerre en 1916, grâce à la naissance de son 6e enfant, ma mère. Mon oncle avait 20 ans quand il se battait à Cassino et en Allemagne. Vous avez oublié que ce sont, en grande majorité, les Pieds-Noirs qui ont débarqué en Provence. Vous avez oublié que beaucoup d’entre eux sont revenus gazés, mutilés, traumatisés à vie. Vous avez oublié que certains d’entre eux n’ont jamais revu leur terre natale et sont quelque part sur cette terre de France qui les remercie comme vous le faites. Et vous, qu’avez-vous à proposer comme fait d’armes, comme acte de bravoure ? Le vandalisme, le sacrilège, « la bêtise au front de taureau », protégé par des hommes armés, par crainte, non pas des vivants mais des fantômes de ceux qui ont payé de leur vie le respect de la parole donnée par d’autres, qui ne sifflaient pas la Marseillaise mais qui la chantaient.
Manifestement, le respect de la parole donnée vous échappe. Vous avez choisi le déshonneur.
Vous serez désormais le maire du Carpentras des Bouches-du-Rhône
CENTRE D’ETUDES PIED-NOIR C.E.P.N. Josseline Revel-Mouroz |