Nouvelles menaces contre la stèle Algérie française de Marignane.
 
           
     
   

Nouvelles menaces contre la stèle Algérie française de Marignane.
Ce ne sont pas des fellouzes, des « porteurs de valise », des officines d'extrême gauche, mais le commissaire du gouvernement - pas moins. «. - du tribunal administratif de la ville de Marseille qui vient de demander l'annulation d'un arrêté autorisant l'édification d'une stèle à la mémoire des morts de l'Algérie française dans un cimetière de Marignane (Bouches-du-Rhône).
Cette exigence, si elle était suivie - et dans le climat actuel on peut tout craindre - par le tribunal, impliquerait pour Marignane l'obligation de démolir la stèle dans un délai de quatre mois. Pour l'heure, le jugement a été mis en délibéré.

La stèle en question avait été inaugurée le 6 juillet 2005 (se reporter aux numéros de Présent de l'époque) à l'initiative de l'Amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l'Algérie française (AD1MAD). Sur une petite parcelle qui avait été cédée par la municipalité dont le maire était alors Daniel Simon-pieri. Alors que la stèle devait, à l'origine, porter les noms de quatre membres de la résistance Algérie française condamnés à mort - et exécutés - par la « justice » gaullienne, l'ADIMAD avait accepté, par souci d'apaisement, qu'elle ne mentionne que les dates de leur décès et porte la mention « Aux combattants tombés pour que vive l'Algérie française ».
Selon le commissaire du gouvernement, fidèle desservant de la « femme sans tête », ce monument, pourtant bien discret, présente « une dimension polémique (sic) capable de heurter (resic) les usagers des lieux ». On croit rêver... Il évoque aussi « une connotation non conforme à la neutralité du lieu » et souligne que la décision prise par Daniel Simonpieri n'avait pas été entérinée par le conseil municipal. Le même commissaire du gouvernement estime sans doute que les rues, artères, places et autres squares baptisés « 19 mars 1962, fin de la guerre d'Algérie » ne heurtent pas, eux, les usagers des lieux et respectent la neutralité des villes...
Rappelons qu'à l'origine le tribunal administratif avait été saisi par « Ras l'Front », « Les Amis de Mouloud Ferraoun et leurs compagnons », et le fils du commissaire Gavoury. Seule la demande de ce dernier avait été déclarée « recevable ». Mais les trois plaignants avaient été déboutés de leurs prétentions haineuses par le juge des référés en août 2005.
Il va donc falloir, une fois de plus, remonter en ligne au cas où la demande du commissaire du gouvernement serait reçue. Et nous sommes sûrs que l'ADIMAD, dont le combat pour la mémoire de nos pauvres morts, est admirable, est déjà mobilisée. Il importe qu'elle soit rejointe et appuyée par les associations patriotiques, les mouvements pieds-noirs, les anciens combattants. Car il n'est pas question que nos morts, honorés dans une démarche de piété filiale dans quelques cimetières, soient une fois encore, une fois de plus, chassés de leur dernière habitation après avoir été chassés de leur province algérienne.
IN PRESENT - Alain Sanders

Marignane: le tribunal administratif demande le démantèlement de la stèle aux morts de "l'Algérie française"
| 09.07.2008 | 21:32
Le tribunal administratif de Marseille a demandé à la ville de Marignane (Bouches-du-Rhône) de démanteler une stèle, dans un délai de quatre mois, construite dans un cimetière municipal et dédiée "aux combattants tombés pour que vive l'Algérie française", a-t-on appris mercredi 9 juin 2008 de source judiciaire.


Article 3 : L’arrêté en date du 23 juin 2005, par lequel le maire de Marignane autorise l’association ADIMAD à occuper un emplacement du cimetière Saint Laurent Imbert pour y ériger une stèle, est annulé.
Article 4 : Il est enjoint à l’Autorité compétente de prendre toutes les mesures nécessaires à l’enlèvement de la stèle érigée par l’association ADIMAD qui doit être effectif dans un délai de quatre mois à compter de la notification du dit jugement, sous astreinte de 100 euros par jour de retard, passé ce délai.
Sur les conclusions aux fins d’annulation, nous avons relevé les deux motifs suivants :
En premier lieu : « La stèle évoque, par certaines des dates choisies, des agissements inacceptables, même en temps de guerre, établis et jamais niés par leurs auteurs, que ces agissements, bien qu’amnistiés, demeurent, et ne sauraient, en tout état de cause, faire l’objet d’une quelconque apologie publique plus ou moins explicite, constitutive d’une atteinte aux nécessités de la sauvegarde de l’ordre public. ».
En second lieu : « Il appartient au maire d’une commune, en vertus de ses pouvoirs de police, d’assurer, dans un cimetière, le maintien de l’ordre public, et de veiller à la décence et à la neutralité qui sied à ce lieu ; que la stèle érigée par l’association ADIMAD est, par les choix de commémoration effectués, susceptible de manquer de respect aux familles des victimes d’activistes de l’O.A.S. au nombre desquelles se trouve le père du requérant, et de heurter certains usagers du cimetière. ».
En troisième lieu : « Il n’est pas établi, ni même allégué, par la commune de Marignane, que le Conseil Municipal aurait délibéré sur la possibilité de délivrer des autorisations d’occupation temporaire autres que des concessions funéraires dans un cimetière, ni qu’il aurait déterminé les limites des redevances exigées des titulaires d’une autorisation d’occupation temporaire du domaine public. ».


 

Le 30 juin, le commissaire du gouvernement avait noté " la dimension politique et partisane " d'une partie de la stèle, ainsi que " la méconnaissance du principe de neutralité du service public ". Le tribunal a annulé un arrêté d'occupation du domaine public pris par l'ancien maire de Marignane (UMP, ex-MNR, ex-FN) Daniel Simonpiéri le 23 juin 2005.
Erigée par l'Adimad (Amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l'Algérie française) dans l'enceinte du cimetière Saint-Laurent Imbert, la stèle représente un homme fusillé.
Son inauguration le 6 juillet 2005
Le litige portait sur trois dates inscrites sur la stèle. ll s'agit des dates d'exécution de Roger Degueldre, chef des commandos Delta, d'Albert Dovecar et Claude Piegts, et de Jean-Marie Bastien-Thiry, auteur de l'attentat manqué du Petit-Clamart contre le général De Gaulle en août 1962. Tous ont été condamnés à mort par la cour militaire et fusillés entre 1962 et 1963.